Défendre la norme

 

Le Chrétien pratiquant n’a guère de doute quant à certaines normes. L’Eglise condamne l’avortement, l’euthanasie, l’amour libre, l’homosexualité… La religion n’a souvent fait que reprendre et codifier des règles élémentaires à la survie collective que notre société semble totalement oublier.

Aucune société ne vit sans règles, sans normes. Les normes sont non écrites, c’est la coutume, ou écrites, ce sont les lois. Coutumes et lois ont pour but de faciliter la vie en société en interdisant les comportements préjudiciables à la collectivité et en limitant les « coûts de transaction ».

Le droit naturel n’existe pas et n’a jamais existé. Par contre, il existe des règles qui permettent à une collectivité de survivre, de se perpétuer, d’être performante et de vaincre son environnement. Ces règles ne sont pas universelles, la manière dont elles sont appliquées varient dans le temps.

Mais, il est clair qu’une société où l’homosexualité devient la norme est condamnée à disparaître, faute de se reproduire. Il en serait de même si toutes les femmes prenaient systématiquement la pilule ou avortaient. Et si l’amour libre devient la norme, bien peu de couples stables subsisteraient, l’éducation des enfants s’en ressentirait et l’avenir serait compromis. Mais d’autres normes sont tout aussi importantes, la discipline, le respect de l’autorité, le sens de l’effort… par exemple. Ces normes et valeurs sont réputés conservatrices. Elles sont en tout cas celles qui ont permis à la société de survivre, de croître et de se développer. Dans une société en expansion, celui qui transgresse ces règles fait l’objet de réprobation, et s’il persiste, il est soumis à une sanction sociale naturelle, l’exclusion.

Lorsque la collectivité est soumise à moins de contraintes extérieures, est exposée à moins de dangers, (ou ne perçoit plus ceux-ci) elle tolère de plus en plus des comportements déviants : ceux-ci ne mettent plus directement la société en danger. Les civilisations à leur apogée connaissent toutes un tel relâchement des moeurs. C’est le ferment de leur déclin et de leur disparition. Elles renient les valeurs sur lesquelles elles ont fondé leur succès.

Mais tant que les normes subsistent, en cas de danger, la société peut se ressaisir et se recentrer sur ses valeurs fondamentales. On peut remettre l’église au milieu du village.

La décadence atteint un stade irréversible lorsque la norme même disparaît, lorsque les repères sont oubliés, l’exception devient la règle, la tolérance est érigée en valeur suprême et la sanction sociale est abolie. Une telle société devient incapable de se ressaisir, de se recentrer. Elle risque de s’effondrer comme un château de cartes…

Nous n’en sommes plus au stade du relâchement et du laxisme, mais de la destruction de nos repères.

De notre capacité à empêcher la suppression de nos repères dépend notre existence et notre avenir. Seul le FNB semble encore vouloir relever ce défi essentiel. Unissons-nous ! Vite !

 

R. KORTENHORST

(Bastion n°31 de février 1999)

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