Nationalisme ou mondialisme: l'alternative du XXIè S.

 

En janvier, nos voisins d'outre-Rhin n'ont pas manqué l'occasion, que leur offraient les élections régionales dans le land de Hesse (env. 6 millions d'hab.), de montrer leur refus d'une réforme du code de la nationalité qui aurait pour effet de naturaliser Allemands quatre des huit millions d'étrangers installés en Allemagne.

Ces élections ont en effet consacré la défaite de la coalition "rouge-verte", entendez des sociaux-démocrates alliés aux (pseudo)écologistes. Et cette défaite a déconcerté la plupart des observateurs professionnels. Pensez donc: selon les sondages, 3 Allemands sur 4 étaient satisfaits de leur chancelier Gerhardt Schröder (un ancien gauchiste) et il remporterait une victoire facile, surtout que le land de Hesse était dès le début des années nonante le laboratoire de la coalition rouge-verte, qui allait l'année dernière servir de modèle à la coalition fédérale… On notera en passant que la perte de leur majorité dans le land de Hesse fragilise la coalition rouge-verte au niveau du Bundesrat.

Mais ce qui doit retenir notre attention est que, d'un avis partagé par tous les observateurs, ce qui explique principalement cette défaite, c'est le projet de réforme du code de la nationalité, consacrant l'abandon du droit du sang au profit du droit du sol, et sur lequel l'opposition chrétienne-démocrate avait parié au cours de la campagne électorale. Bien vu: les électeurs se sont prononcés contre la coalition rouge-verte essentiellement à cause de ce grand projet, et en dépit des autres projets de la coalition (réforme fiscale, abandon du nucléaire) sur lesquels l'opinion publique est plus favorable, et alors même que le chancelier avait tenu ses promesses de rétablir le système des pensions et le paiement intégral des congés de maladie ! C'est dire qu'on ne brade pas impunément une nationalité… Avertissement à tous nos politiciens qui ne jurent plus que par le multiculturel !

 

Voyons ce petit événement à travers les commentaires du Financial Times, de Londres, peu suspect d'anti-capitalisme… Pour ce journal, la défaite de la coalition rouge-verte dans le land de Hesse est une lamentable catastrophe, un échec plus que regrettable… Elle est le signe inquiétant du refus de l'Allemagne d'admettre qu'elle est devenue une société multiculturelle ! Pour le Financial Times, les lois actuelles qui régissent la nationalité, fondées sur le sang, sont anachroniques et offensantes pour les immigrés… elles entretiennent l'hostilité à l'égard des étrangers! Quant aux chrétiens-démocrates (dont l'opposition sur le projet était essentiellement d'ordre électoral - les étrangers se destinant à voter massivement pour les partis de la coalition), ils sont coupables de favoriser une nouvelle vague de xénophobie…

 

Les commentaires du Financial Times sont révélateurs des choix politiques du grand capitalisme, et confirment on ne peut mieux la convergence des objectifs entre les (pseudo)écologistes et les lobbies des multinationales.

 

Superbe illustration de l'escroquerie "écologiste" qui trahit l'écologie véritable: celle-ci signifie la primauté des terroirs sur les cosmopolitismes de tous poils !

Superbe explication aussi des choix récemment imposés aux électeurs du PRL par son Président Louis Michel…

C'est la meilleure occasion pour nous de montrer tout l'avenir de la vision nationaliste !

Le XXIè siècle qui est à nos portes verra la confrontation de deux options de société…

La première de ces options de société est la société multiculturelle et cosmopolite, celle que veulent imposer aux peuples les minorités de décideurs, tenants du mondialisme et de l'universalisme, qui veut uniformiser, niveler, gommer toutes les différences qui font la richesse du monde, pour y substituer une seule et même société ( "une seule race, la race humaine") vouée à la seule consommation de biens de production au bénéfice d'une minorité toute-puissante. Cette vision nécessite l'abêtissement des masses et l'élimination de tout sens critique. "Pour vivre heureux, vivons égaux" anticipait Ray Bradbury dans son Fahrenheit 451, que François Truffaut a porté à l'écran, et où l'on voit l'idéologie dominante opter pour la destruction par le feu de tous les livres, ceux-ci constituant l'agent potentiel d'un dangereux élitisme.

Et Big Brother, le dictateur impersonnel du 1984 de George Orwell, il préfigure pareillement l'avènement d'une société idéale prônant le bonheur obligatoire et uniforme.

Arthur Koestler et Hannah Arendt auraient eux aussi assurément fort bien compris que les hommes lucides de bon sens et de bonne foi refusent au XXIè siècle cette option de société, celle dont nous ne voulons pas et que nous avons choisi de combattre …

L'autre option de société que l'on voit s'opposer à la première, est celle que par exemple représente en Belgique dès à présent le FNB. Beaucoup plus "en phase" avec les masses, et pour cette raison combattue par les tenants de la première option de société au moyen des procédés les plus divers (loi du silence, menaces, intimidations, attaques par des hommes de main cagoulés etc), il s'agit de l'option nationaliste de la société.

Celle-ci s'appuie moins sur des idéaux livresques, des idéologies réductrices, des articles de foi totalitaires, que sur les lois éternelles de la nature et les instincts qu'elle a gardés vivaces au fond de chaque être humain. On y trouve l'amour de ses enfants, de ses pères, de son peuple et de son histoire, l'attachement naturel à son terroir et le sentiment profond d'y être chez soi comme nulle part ailleurs. Le bonheur lui-même, et la santé semblent des résultantes de cette conception de la vie, et la santé mentale que l'on trouve chez les gens "bien dans leur peau". Il suffit pour s'en convaincre d'observer les taux de suicide: c'est dans les sociétés les plus gagnées à l'autre option de société qu'ils sont les plus élevés; dans nos pays, ce taux ne cesse de s'élever au point qu'il est devenu la première cause de mortalité chez les jeunes de 25 à 35 ans ! Quelle belle réussite qu'une société qui voit ses jeunes voter contre elle en lui préférant la mort !

De même le stress, l'insécurité devenue générale, l'agressivité et la violence, la délinquance et la criminalité galopantes, la destruction des points de repère moraux, esthétiques, logiques même, la dévalorisation de chacun comme corollaire de l'égalité de tous… sont à mettre à l'"actif" de la chère option de société qui grignote chaque jour un peu plus le pays que nous croyions nôtre.

Nous nous y opposons sans la moindre hésitation, et nous préférons être combattus pour ce choix que de ne pas l'être et de l'accepter comme des moutons.

Nous disons "Nationalistes de tous les pays, unissez-vous". Et ceci, au contraire de l'appel de 1848 aux "prolétaires…", ne signifie plus une invitation à se fondre et se dissoudre dans une entité idéale qui resterait à créer, mais notre appel s'adresse à tous les hommes qui, dans leurs pays respectifs, entendent préserver , dans une écologie cette fois vraie et non falsifiée, leur patrimoine, leurs libertés parfois chèrement acquises, leur territoire et ses particularités.

Face à une société multiculturelle, nous optons pour la pluralité naturelle des sociétés et des cultures, qui au XXIè siècle s'affirmera de plus en plus comme l'unique alternative au mondialisme qui menace l'humanité.

Telle est la grande alternative que nous voyons se définir sous nos yeux.

 

Dans une telle optique, il apparaît enfin que le clivage entre gauche et droite s'achève avec le XXè siècle.

Le nouveau clivage sera celui qui oppose les mondialistes aux nationalistes.

D'ores et déjà nous constatons au FNB -et cela se vérifie dans les autres mouvements nationalistes qui fleurissent partout dans le monde- que ceux qui naissent au nationalisme sous l'effet d'une confrontation avec le mondialisme arrogant qu'on leur impose, proviennent non seulement de toutes les couches sociales de notre peuple, mais de tous les horizons philosophiques, de toutes les anciennes traditions politiques et de tous les niveaux intellectuels: nous représentons la plus grande force politique potentielle ! Et les tenants de l'option de société qui a juré de nous soumettre le sait !

C'est pourquoi pour nous combattre tous les moyens lui sont bons: calomnie (on nous fait passer pour des nazis; comme le nazisme était un extrémisme du nationalisme, c'était tout trouvé), censure dans les médias (pas de liberté pour les ennemis de la liberté que nous sommes -c'est jugé avant même d'avoir été plaidé), attaques de nos réunions (comme le Congrès du FNB du 20/2, qui a dû se tenir comme une réunion clandestine en pays occupé) etc.

Tout cela nous conforte dans la certitude que nous faisons peur parce que notre discours exprime le mieux ce que pense la majorité silencieuse de nos compatriotes. Et ceux-ci, en voyant comment vont les choses, nous rejoindront de plus en plus nombreux du fait même de cette persécution, du fait de notre détermination et en lisant, comme à l'instant-même où vous le faites, que dans tout notre discours il n'y a ni la haine que l'on prétend, ni les menaces pour les libertés qu'on nous impute, mais simplement la revendication sans complexe d'un droit très élémentaire de tout peuple en son pays: (n'en déplaise au Financial Times et à toutes les coalitions rouges-vertes-bleues) celui de pouvoir encore s'y sentir chez lui !

I. L.

(Bastion n°32 de mars 1999)

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