La Flandre indépendante en 1999 ?

 

Les Belges unitaristes, nationalistes se posent aujourd'hui la question de savoir si la Flandre prépare la séparation (faussement qualifiée de confédéralisme) et son indépendance pour 1999, donc pour cette année encore, ou pour 2002 au plus tard. Tout laisse supposer que la République de Flandre, en voie de construction existera bientôt. Tous les partis politiques flamands y travaillent avec un courage éloquent. Actuellement, cette Flandre politisée à outrance recourt à tous les moyens pour "purifier" son territoire et sa population. Intimidations, discriminations (voir le Bastion du mois d'avril 99), assimilation forcée. Les actions d'intolérance et de mépris pour les francophones belges et pour les ressortissants européens sont depuis plusieurs années monnaie courante. Récemment, des conseillers communaux francophones et belges ont été agressés physiquement, non pas par des Flamands, mais par des extrémistes flamingants, désireux de créer l'anarchie en vue de conquérir au plus vite Bruxelles et sa périphérie. Des décisions vexatoires et discriminatoires anti-francophones ont déjà été concrétisées par la Région flamande, mais aussi au niveau fédéral, provincial et communal dans une vingtaine de communes bilingues du Brabant flamand, à proximité immédiate de Bruxelles.

Alors que la population flamande reste perplexe sur une éventualité d'une Flandre anti-Belge, le gouvernement flamand, avec la complicité du fédéral, est de plus en plus enragé: il a édicté officiellement le 26 juin 96, un "plan stratégique" pour chasser les Belges francophones du Brabant flamand. Des mesures dans ce sens sont déjà appliquées, les Belges francophones sont expulsés de leur logement social et remplacés par des flamingants ou par des Maghrébins flamandisés. Renseignements et inscriptions exclusivement flamandes sur la voie publique, octroi du permis de bâtir aux seuls Flamands, obligation d'utiliser le Flamand pour la pension, le chômage, les impôts, le mariage, le deuil, le baptême, le culte… Par contre une autorisation est donnée aux Roumains, tziganes, et Kosovars pour vendre et mendier devant les grandes surfaces. La Flandre privilégie largement "ses" autochtones et feint d'ignorer des dizaines de milliers d'autochtones francophones belges. Pourtant, la population du Brabant est bilingue depuis des siècles. Après la périphérie, ce sera Bruxelles qui sera flamandisée de force, si la population continue à rester passive et à voter un peu n'importe comment pour des partis politiques traditionnels qui ne prêchent que l'immobilisme, alors que seul un sursaut des électeurs, une énergie nouvelle, pourrait changer le cours des choses. Mais, si tous les Belges francophones ont perdu leurs illusions sur l'existence de la Belgique et sur la loyauté flamande, les Flamands perdront également revendications anti-belges et anti-européennes. En effet, si les compétences et la Constitution même de la Belgique sont remises en cause (suppression des facilités, scission de la sécurité sociale, de la fiscalité, de la dette publique, de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, Etc) alors les frontières régionales peuvent également être remises en cause. En cas de séparatisme, ce sera le droit international qui s'appliquera et les frontières seront négociées entre la Wallonie, Bruxelles et la Flandre. Plusieurs communes quitteront la Flandre pour Bruxelles. Même l'aéroport fédéral ne sera plus flamand. La Flandre n'en sortira certainement pas gagnante. Les pertes seront irrécupérables. Un exemple nous est donné par les indépendantistes du Kosovo, coupables de séparatisme non fondé. Les résultats sont catastrophiques… alors nous Belges, qui avons combattu de toutes nos forces pour que la Belgique reste une nation unitaire, n'acceptons pas de donner raison aux politicards flamands qui bercent leur propre peuple dans la démagogie. Refusez de cautionner le 13 juin, les partis politiques traditionnels, qui continueront à tromper les électeurs en de vaines promesses. Ayez le courage de voter autrement, si vous voulez vraiment que le changement survienne.

Lucien Schoonjans

(Bastion n°34 de mai 1999)

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