La guerre des rues


Qui se risque, la nuit tombée, dans une rue à Droixhe, Gosselies, Farciennes ou Cureghem, sans un serrement de coeur? C'est qu'il y a la guerre, dans la rue, la guerre des rues. Et qui nous la fait, cette guerre-là? Les "jeunes", disent les politiciens et les médias en choeur. Mais c'est qui, "les jeunes"? Toute notre jeunesse, nos têtes blondes, nos têtes brunes, nos enfants? "Pourquoi ce mot jeunes? Pour amalgamer une petite minorité de délinquants violents à l'ensemble de la jeunesse? Oui, pourquoi cette confusion? La réponse, connue de tous, est presque indicible: parce que nombre d'élus, dirigeants, ministres, médias ont peur. Peur de dire à haute voix que l'immigration constitue un terreau pour la délinquance et de la violence des jeunes." 1.

Et mes amis de craindre, que je sois arrêtée sur le champ, condamnée sans autre forme de procès, pour avoir dit cette chose-là. Mais je ne l'ai pas dite, je l'ai lue, dans l'édifiant ouvrage du journaliste français, Christian Jelen, dont la famille a par ailleurs été décimée pendant la Guerre.

Et voilà qu'aujourd'hui, le Ministre de la Justice a décidé de commander une étude sur l'éventuelle "relation de cause à effet entre la criminalité et l'origine ethnique". Et tout l'établissement anti-raciste belge de crier: théorie raciale! projet raciste! Voire. Interrogé en juin 1998, un juge de la jeunesse à Bruxelles soulignait la forte criminalité chez les jeunes Marocains, surtout dans les 19 communes de Bruxelles 2. Ces jeunes seraient-ils aussi violents, au Maroc, dans une société musulmane, dans leurs propres structures familiales intactes? Rien n'est moins sûr. Personne ne croit sérieusement qu'un groupe ethnique soit plus criminel qu'un autre, de par sa nature! Mais que devient tel groupe ethnique, transplanté dans une société, une culture, totalement étrangère à la sienne? C'est ça, la vraie question.

Pourquoi des jeunes nous attaquent-ils, dans les rues, dans le métro, dans nos écoles? Je suggère aux enquêteurs d'examiner le choc, entre leur culture et la nôtre, un choc inégalé dans l'histoire de l'immigration, dit C. Jelen 3. Qui dit culture, dit aussi religion. L'islam, qui s'implante sur un territoire chrétien. L'islam partage, on le sait, la terre en deux zones bien nettes: le dar-al-islam, ou terre déjà acquise à Allah, et le dar-al-harb, ou terre qui doit encore être soumise à Allah, par le jihâd ou Guerre Sainte, et qui est donc la terre de la guerre. La Belgique est aujourd'hui un dar-al-harb, que nous le voulions ou non.

Au dar-al-harb, vit le harbi: le Belge autochtone, vous et moi. Selon les jurisconsultes musulmans, la vie et les biens du harbi appartiennent au musulman 4. A la guerre comme à la guerre: il peut tuer et voler impunément. Juifs et chrétiens? Qu'Allah les tue! (sourate IX, 30). Et quand la Belgique sera terre d'islam? Juifs et chrétiens seront des dhimmis, ils paieront l'impôt et jouiront d'une certaine protection. Le bon musulman fera oeuvre pie en les humiliant, en exprimant publiquement son aversion à leur égard. Il lui est interdit de se lier d'amitié avec eux (sourate III, 27-28). Ces prescriptions religieuses donnent froid dans le dos. Et pourraient expliquer bien des choses, dans les relations plus ou moins forcées entre autochtones et jeunes musulmans.

Comment de tels textes sont-ils interprétés, par certains imams, dans les mosquées et les écoles? Au figuré? Littéralement? Dans ce cas la sourate IX est une incitation directe à la violence, voire au meurtre. Y a-t-il des inspecteurs dans les écoles? La Sûreté de l'Etat dépêche-t-elle des agents dans les mosquées? De quelle nationalité? Sont-ils fiables, si l'on sait les cruelles sanctions réservées aux renégats, dans la religion musulmane?

Si le peuple Belge veut retrouver la quiétude d'antan, toute relative bien sûr, il est grand temps de poser les bonnes questions. Quelle image ont certains "jeunes" marocains, de l'autochtone non-musulman? De la femme non-musulmane? De l'enseignante, en jupe courte et chemisier ouvert? Ont-ils à notre égard, du respect ou du mépris? De l'amitié ou de la haine? Il n'y a pas d'espoir de solution, sans un diagnostic lucide.

 

MB, député bruxellois

(Bastion n°36 d'octobre 1999)

[Accueil]  [Bastion]

 

(1) La guerre des rues, Christian Jelen, Plon, p. 13-14; (2) Le quotidien De Standaard, 12.6.1998, p.5; (3) La guerre des rues, p.65; (4) Juifs et Chrétiens sous l'islam, Bat Ye'or, Berg International, p. 39, à lire absolument! Note: les citations du Coran sont extraites de la remarquable traduction de Régis Blachère, aux Editions G.P. Maisonneuve & Larose, Paris,