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Le billet d’humeur de Charles Magne 

Méditations sur l’empire

 

A l’heure où j’écris cet article nul ne connaît encore le nom du nouvel empereur. Qui de Bush ou de Gore a été désigné par la garde prétorienne des lobbies ? Le mystère demeure entier. Cette attente semble plonger les médias dans le désarroi, après qu’il se soient couverts de ridicule en annonçant, à plusieurs reprises, l’élection d’un candidat puis de l’autre. Les journalistes des médias officiels en ont, apparemment, conçu quelque amertume à l’égard de la constitution américaine puisqu’ils l’ont présentée, à l’issue du scrutin, comme une « parodie de la démocratie » comparable à celle instituée par Milosevic en Yougoslavie… Il ne faut, pourtant, voir dans cette critique passagère qu’une réaction épidermique qui ne vise pas à nous éclairer sur la nature du régime politique des Etats-Unis. Elle s’apparente davantage à la réaction des mauvais comédiens dont les artifices de scène se sont trop facilement révélés, lors de leur première représentation, au public et à la critique.

Je m’explique : le parti pris de la classe médiatico-politique européenne en faveur de Gore le social-démocrate a obligé les journalistes à recomposer plusieurs fois leur visage en fonction de résultats contradictoires : tête d’enterrement pour l’élection de Bush, mine réjouie des jours de foire pour l’élection de Gore. Les contractions successives et contraires des muscles zygomatiques du faciès des journalistes devait fatalement les conduire à adopter cette espèce de rictus médian, qu’on leur voit prendre, désormais, pour commenter le feuilleton quotidien du dépouillement des bulletins de vote en Floride. Pour comprendre quels sont les enjeux de cette élection à la tête de l’empire américain et pour sa lointaine province la Gaule Belgique, on ne peut cependant en rester à la surface des choses. Mais avant d’envisager plus en profondeur ce qui se trame dans les lieux où est détenu le véritable imperium mundi, je reviendrai sur la critique souvent entendue selon laquelle Bush n’était pas un candidat sérieux car il serait inexpérimenté[1] et, pire que tout, « le fils de son père ». Selon la presse, « on ne saurait tolérer une telle dérive dynastique de la démocratie américaine ». On devrait par contre accepter dans l’allégresse la nomination du fils (à l’âge de 24 ans) du roitelet mérovingien Louis Michel à la tête du ministère de l’intérieur de la région wallonne. Face à cette évolution des mœurs politiques dans notre pays, je suggérerais de changer sa devise «L’union fait la force » et de la remplacer par « Plus bananier que moi tu meurs !». Cela lui donnerait un petit coté tropical, bien plus en harmonie avec les aspirations de l’establishment qui rêve de voir s’installer l’Afrique en Europe et qui n’a qu’un seul regret, celui de ne pouvoir dissoudre le peuple par voie de décret. Mais laissons cela, et revenons à nos méditations impériales. Comme on a pu l’observer au sujet de ces élections américaines, les analystes se sont acharnés à nous présenter les candidats sous l’angle de leur personnalité et non sous celui de leur programme. Selon la vulgate des médias, si j’ai bien compris leur leçon, Bush est « le gouverneur de la peine de mort », « le représentant des fous de la gâchette » «un ultra-conservateur opposé à la société multiculturelle » alors que Gore est « un progressiste soutenu par les syndicats », « un homme de cœur luttant contre les injustices sociales », etc. Bref, l’un est Pinochet, l’autre Allende.  Le manichéisme ambiant en faveur de Gore, tendrait à me rendre Bush junior plus sympathique. Toutefois, ce n’est pas un piège dans lequel je tomberai car, quelque soit le candidat élu, il symbolisera, à mes yeux, la figure de la domination américaine sur une Europe avachie et avilie. En cela, mon analyse du fait impérial américain dépasse les rodomontades journalistiques à propos du processus électoral. Leurs indignations de précieuses ridicules dissimulent, d’ailleurs, le véritable objectif poursuivi par les minorités agissantes : la consécration de l’idéologie mondialiste et faussement moralisante propagée par tous les gouvernants américains, base de leur puissance planétaire[2]. Le fait de mobiliser artificiellement l’attention du public sur le duel Bush/Gore sert cet objectif. Ne transforme-t-on pas, ainsi, une question de politique étrangère en une question – purement virtuelle - de politique intérieure ? N’est-il pas étonnant d’entendre plusieurs journalisticules et leurs experts recommander à la nation américaine d’abandonner son système des grands électeurs ? Comme si les Belges devaient à tout prix avoir une préférence sur l’organisation des pouvoirs publics américains. Sans doute, lorsqu’on est gallo-américain faut-il s’inquiéter de ce qui se passe au Capitole et à la maison blanche, comme, jadis, les gallo-romains s’inquiétaient de ce qui se passait sur le Capitole et à la maison dorée [3]. Mais, en attendant que les gaulois n’envahissent le Sénat américain – ce qui n’est pas demain la veille – ne conviendrait-il pas mieux de s’intéresser aux véritables questions soulevées par cette élection ? Si l’on tient absolument à se forger une opinion sur la sociologie politique des Etats-Unis, on peut, par exemple, s’interroger de savoir comment les lobbies qui sont derrière Bush et Gore agissent pour promouvoir leur candidat respectif. Aux Etats-Unis, il est un fait avéré que Bush est soutenu par le lobby des électeurs d’origine hispanique et que Gore est soutenu par un autre lobby… qui, paraît-il, n’existe que dans l’imagination de l’extrême droite. Une question immédiate en découle : une relation peut-elle être établie entre l’image négative de Bush systématiquement diffusée dans les médias occidentaux et les relais mondiaux d’influence du lobby de Gore ? A ceux qui penseraient que cette question relève d’une « bouffée paranoïde » de mon esprit, je livrerai une anecdote illustrant le propos dans lequel j’ai l’imprudence de m’engager. En tant que scrutateur des organes de presse francophones, j’ai été frappé - à partir de l’été - par la coïncidence d’une campagne simultanément menée par les chaînes de télévision (RTBF, TF1, Antenne 2, FR3), plusieurs grands quotidiens - Le Monde en tête -  et certaines radios (France Inter, France Info, Europe 1, RTL) contre la peine de mort aux Etats-Unis. Cette campagne a atteint son point culminant quand, au mois d’octobre, Télérama a organisé un « referendum » – par définition bidon – auprès de ses lecteurs pour demander l’abolition de la peine capitale aux U.S… Ma curiosité malveillante me faisait alors croire que l’on était en présence de l’une des innombrables manifestations de la culpabilité de l’homme blanc. J’étais partiellement dans l’erreur [4].

Je ne voyais pas que ce mouvement spontané des bonnes consciences était déjà orchestré, à des fins électorales, par le lobby de Gore, pour ternir l’image internationale de Bush. Avec la campagne tout s’est éclairé. Bush a été présenté par les démocrates et leurs relais comme « le gouverneur de la peine de mort », « un homme mal vu des européens » (entendez par leurs médias), « un fils à papa inexpérimenté dans le domaine des affaires étrangères » et c’est là la clef « plus sensible au sort du Mexique qu’à celui d’Israël»[5]. Cette conjonction de déclarations, me fait croire qu’une fois de plus les journalistes européens se sont fait l’écho de la voix des minorités détentrices du vrai pouvoir mondial en manipulant l’opinion par les bons sentiments et en l’égarant dans de faux débats. Par là-même, les vrais questions ont pu être éludées. Jamais ne fut abordée l’inquiétante convergence des intérêts des Etats-Unis et d’un Islam qui - de facto - envahit l’Europe. Pas davantage ne fut traité le thème des causes de la prospérité des Etats-Unis et du déclin européen, de leur suprématie militaire unilatérale ou de leur offensive contre l’Europe orthodoxe. Autant de questions qui fâchent ces beaux messieurs des salons progressistes qui, hier, vendaient leurs âmes à Staline et à l’impérialisme socialiste et qui aujourd’hui les bradent à l’oncle Sam[6].

 

  

 

    

   



[1] Je rappellerai, néanmoins, que George Bush junior est gouverneur du Texas, un Etat 20 fois grand comme la Belgique et deux fois plus peuplé.

[2] En diabolisant Bush, les journalistes tentent également de détourner l’opinion des solutions économiques qu’il propose et de son programme audacieux de réduction massive des impôts qui, en Europe sont de plus en plus destinés à soutenir le courant de l’immigration. Selon cette logique, tout opposant à la confiscation fiscale devrait être taxé… de racisme.

[3] Maison dorée : nom donné à la résidence impériale construite sur le Capitole par Néron.

[4] Je me faisais, alors, ce raisonnement : la majorité des condamnations pour meurtre aux Etats-Unis implique des hommes de race noire (56%) et une minorité de blancs (42%). Chiffre qui rapporté au volume de la population traduit bien une surcriminalité propre au groupe identifié. Etant entendu – pour les évictionnistes - qu’il n’existe pas d’ethnie plus criminogène qu’une autre, c’est que la justice américaine doit être foncièrement raciste. Pourtant, dans les faits, la justice américaine est précisément plus clémente pour les noirs (42% des condamnés à mort)  que pour les blancs (48%). En prônant l’abolition de la peine de mort, les évictionnistes souhaitent simplement l’abolition d’une vérité dérangeante. 

[5] Selon une information diffusée dans le journal de France Inter du 13 novembre à 19 H., ce sont les votes par correspondance des ressortissants de la Floride vivant à l’étranger qui feront la différence et éliront dans la pratique le futur président des Etats-Unis. Parmi ces quelques milliers de votes, on trouve ceux des militaires réputés acquis à Bush et… ceux des américains bi-nationaux vivant en Israël réputés dévoués à Gore.

[6] Bien que ces salons comptent de nombreux euro-philes, je leur recommande de vendre leur âme dévaluée en dollar. Au cours actuel, cela ne souffre aucune comparaison.

 

(Bastion n°48 de Décembre  2000)

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