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Jusqu’au bout du Monde

 

 

Le journal Le Monde est devenu, au fil des décennies, le bréviaire francophone de tous les bien-culpabilisants. Dans les années 1970-1980, le quotidien fondé par Hubert Beuve-Méry défendait les dictatures marxistes. Depuis la chute du mur, en 1989, il s’est reconverti dans l’ethnomasochiste bon-chic bon-genre.

Tout observateur attentif de la vie politique devrait accorder une attention particulière à l’idéologie du Monde. Celle-ci nourrit, en effet, l’esprit de décadence et fournit un cadre conceptuel (d’abord moral, puis légal) à la répression du politiquement incorrect.

Cependant, l’idéologie du Monde semble être parvenue au bout de ses contradictions. Par un étonnant jeu de miroirs, elle finit par montrer ce qu’elle veut cacher. En effet, dans un article paru sous le nom de Luc Bronner[1], Le Monde nous dévoile le racisme foncier des jeuuunes et leur conception antagoniste des rapports intercommunautaires.

Cet article est un tissu de vérités paradoxales qu’il faut suivre pas à pas pour en apprécier toute la saveur politique. En guise d’introduction, son auteur nous indique qu’il a choisi, pour analyser la réaction des jeuuunes à la guerre en Irak, un lycée qui scolarise « une majorité d‘élèves d’origine maghrébine ». On se demande bien pourquoi ? S’agit-il de l’échantillon le plus représentatif de la population française ? Du vieux truc médiatique, qui consiste à nous montrer des classes pleines d’allogènes afin de nous faire accepter la substitution de population en cours ?

Non, à l’évidence, le propos de Bronner est autre. Il est, ici, de vérifier comment ont été reçues, par la jeunesse musulmane, les arabesques onuso-médiatiques de Ben Schirak[2].

Bronner commence par un constat positif – de son point de vue - : « L’intervention anglo-américaine en Irak est évidemment dénoncée, la position française plébiscitée. » On peut, donc, penser que la lâcheté a été payante. Les émeutes n’ont pas eu lieu et la guerre interethnique n’a pas débuté avant l’heure. Hosanna, ô mes frères ! L’agneau occidental peut encore, un peu, grossir avant d’être égorgé. Inch Halal !

Malgré ce bon début, Bronner doit rapidement déchanter. Il ajoute : « Mais au-delà, c’est la confusion qui suit. Ce bouillonnement se traduit par des raccourcis, des amalgames sur… les musulmans, les juifs, les médias, le racisme. » En clair : malgré tous les gages donnés à l’islam, les jeuuunes n’en sont pas, le moins du Monde, reconnaissants. Pire encore, ils refusent de se soumettre au discours moutonnier de la société multiculturelle, commettant, en cela, un véritable crime de lèse-média.

En bon journaliste de gauche, Bronner va rechercher les preuves idéologiques de cette ingratitude au fond des cabinets : « Les toilettes du lycée, mieux que tout autre espace (Ah ? Tiens donc ! ndr) témoignent de l’extrême sensibilité de ces sujets. Ces derniers mois, les graffitis ont fleuri. Des ‘’Nique les Juifs’’, Des Nique les racistes’’. Plus inspirée, une main anonyme a écrit à deux reprises ‘’J’en jure par l’Unique Absolu que nous ferons couler le sang des mécréants. Le djihad est le devoir de tous signé un Fidel’’ ».  Nous qui croyions que l’islam était une religion d’amour et de paix…

On appréciera aussi, au passage, l’euphémisme qui qualifie l’appel à l’assassinat d’inspiration coranique de mieux inspiré que la banale injure raciste. Imaginerait-on un tel écrit – fut-il anonyme - resté impuni, s’il avait été l’œuvre d’un Gaulois mal inspiré ? N’emploierait-on pas les meilleurs limiers de la police politique, les meilleurs calligraphes, pour débusquer la bête immonde ? Dans le cas des jeuuunes, il semblerait que leur appartenance ethnique soit le meilleur des sauf-conduits. Bronner le reconnaît ouvertement : « Les propos radicaux ne sont pas uniquement anonymes ». Entendez : les jeuuunes professent des injures racistes sans craindre la moindre sanction pénale.

A partir de ce moment, l’auteur abandonne le prétexte irakien pour s’aventurer dans la conscience raciale des fils de Mahomet. Ainsi, commente-t-il un rassemblement de jeuuunes qui intervient à la suite d’une rixe entre Arabes et Gitans. « Ils sont en groupe surexcités, et racontent avec force détails la violente bagarre qui a opposé Gitans et Maghrébins dans le quartier… Alors le simple mot de Gitan les fait bondir. ‘’Les Gitans sont des bâtards’’ dit l’un d’eux, ‘’Les Gitans, c’est des juifs !’’ affirme un autre pour mieux insulter l’ennemi. La référence aux juifs fait redoubler leur énergie : ‘’Dans le coran c’est écrit que si tu tues un juif tu vas au Paradis ». Charmant non ? Manifestement, ils ne lisent pas les mêmes sourates que les journalistes.

Autre morceau délicieux de cet incroyable article : « On leur signale qu’ils tiennent des propos racistes. La réponse est agressive ‘’T’es juif toi ?’’ ». Que penser de cette interjection ? Est-elle l’amorce du début d’un soupçon d’incitation à la haine ? Ou est-elle leur façon de parler ? La ‘’bonne’’ interprétation se trouve chez l’élève Robin - probablement un lecteur éclairé du Monde. « Un peu isolé Robin (De quel point de vue ? Ethnique ? Religieux ? ndr ) voit un début de discussion dans ces inscriptions. ‘’ Il y a une forme de dialogue, des chrétiens et des musulmans s’expriment ». Autrement dit : l’insulte c’est le dialogue. Longue vie à Orwell !

Mais, poursuivons la relation : « Dans la vie quotidienne des lycéens… il y a les Français-Français, qui correspondent aux Européens. Il y a les fachos à qui on associe les rugbymen et les habitants de la campagne (les moins soumis ? ndr), il y a les Arabes, bien sûr. Les discours montrent la pénétration des notions de race ». Ciel ! Ciel !!! Comment est-ce possible alors que, selon le dogme officiel, les pseudo-races n’existent pas ? 

Pour Bronner, le refus des jeuuunes de comprendre leur non-identité les plonge dans un état de confusion mentale: « La confusion des lycéens d’origine maghrébine sur leur identité est flagrante » (Pour les Gaulois, ouf ! Tout va bien car, grâce à la propagande du Monde, ils savent qu’ils appartiennent à une non-race, ndr). Lorsqu’il faut se définir, c’est la nationalité des parents qui est déterminante. Dounia, 18 ans… se présente comme Marocaine même si elle n’en a pas la nationalité ».[3]

A ce sujet, il est très instructif de voir que le mythe de l’intégration ne résiste pas à l’épreuve des faits sociaux. Dès qu’une bagarre survient dans l’école, la logique de groupe reprend le dessus. Un surveillant déclare : « D’une querelle individuelle, on était passé à un affrontement entre Maghrébins et ‘’Européens’’. Après coup, on avait organisé une réunion pour débattre avec les élèves. Je leur avais posé la question : lesquels parmi vous se sentent Français ? Une majorité ne se définissait pas comme Français parce que cette identité leur paraît incompatible avec leurs origines ».

On ne saurait être plus clair ! Et, comme les lois qui régissent le comportement humain sont valables là-bas, comme ici, on peut parier que les jeuuunes de Molembeek ne sentent pas plus belges que leurs semblables d’outre-Quiévrain ne se sentent Français.

Une fois de plus, on notera que le système traite les inévitables conflits inter-ethniques par le recours à la pensée magique dont le maître-mot est le dialogue. Autant traiter le SIDA par la psychanalyse. Ce qu’admet un professeur de l’école : « Ils sont très demandeurs de débats. Mais, ils sont très réactifs et ont tendance à réagir de manière viscérale… On aborde la démocratie avec eux, mais cela reste très vague. Je leur parle d’Athènes au Ve siècle, mais cela demeure abstrait ».

Enfer et damnation ! Il y aurait donc une bio-politique ? Et ce qui valait pour les Doriens ne vaudrait pas pour les Maghrébins ? On n’ose le lire de peur d’être, nous-aussi, gagné par le virus identitaire qui fait bouillir les cerveaux. Une contagion que le bon docteur de la pensée Bronner déplore : « Le bouillonnement identitaire des élèves complique leur compréhension des questions internationales. » En d’autres termes, les Maghrébins soutiennent les Arabes contre l’Occident. Quelle révélation ! Comme dirait Pierre Dac, «Alors, là ! Les bras m’en tombent des mains» ! 

Que faire ? Que faire, mon dieu, pour guérir tous ces bons-sauvageons ? Peut-être leur offrir un abonnement au Monde ? Après un an de cure, il paraît que le symptôme identitaire est à moitié guéri ! Hélas, l’engeance semble rébarbative au lavement cérébro-spinal et préfère les mirages télévisuels venus des confins du désert : « Presque unanimes, les lycéens témoignent de leur méfiance vis-à-vis des médias, jugés mensongers et manipulateurs… Les chaînes arabes sont souvent citées par les élèves maghrébins, mais peu semblent effectivement la regarder. Dans une classe, sept élèves sur trente ont accès à Al-Jazira, la plus connue des télévisions arabes. Trois la regardent et assurent comprendre la plupart des informations grâce aux traductions de leurs parents. »

Hé oui ! Messieurs les journalistes vous n’êtes même pas récompensés de votre bon travail de sape au service du système. Dure est la leçon des genres ! Vous pensiez, par vos sordides complaisances, vous attirer la sympathie des jeuuunes et voici, ô ingratitude suprême, qu’ils vous arrachent la plume et s’abreuvent à d’autres sources. Quelle ironie du sort pour vous qui imaginiez avoir chassé la notion de race de l’histoire de la voir revenir au galop des pur-sang arabes !

La confusion n’est pas là où vous la croyiez. D’ailleurs, si vous en êtes venus à dire la vérité malgré vous, c’est que l’heure des révisions idéologiques a bientôt sonné. A ce moment, le Monde s’écroulera, sans doute, mais le Bastion, lui, tiendra bon !

 Alexandre Lignières

 

 



[ 1] La grande confusion des lycéens, cComment, les 16-20 ans ont-ils vécu la crise internationale et la guerre, Le Monde du 24 avril 2003, p.14.

[2] On extrapolera, sans risque,  le raisonnement de Bronner à notre Gaule, à nous, et on se demandera quel a été le véritable impact des professions de foi irako-islamophiles de l’Omar Michel sur nos jeuuunes ?

[3] A ce propos, le Bastion se fait un plaisir d’informer le Monde que les propos de Dounia sont parfaitement exacts. Un descendant de Marocains a automatiquement la nationalité marocaine et ne peut la perdre.

 

 

(Bastion n°72  de juin 2003)

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