Programme FNB - Le FNB - Démocratie - Insécurité - Islam - Armes -

 Armée belge - Santé  - Féret - Le Bastion - Emploi - Enseignement - Vos élus -

MB AU PARLEMENT BRUXELLOIS

 

Le 11 février 2000, les parlementaires bruxellois se réunissaient en grande pompe, pour condamner d'une seule voix, espéraient-ils, le nouveau gouvernement autrichien. Ce gouvernement est une coalition entre les conservateurs de Wolfgang Schüssel et les libéraux de Joerg Haider. Haider a un programme qui ne plaît pas, mais alors pas du tout, à nos démocrates auto-proclamés. Il entend mettre fin à la corruption des partis sociaux-démocrates au pouvoir depuis 1945, il entend restaurer les traditions de l'Autriche, et mettre fin aux abus de l'immigration. Le FNB et les séparatistes flamands ont refusé, mordicus, de condamner un gouvernement élu démocratiquement, et le député Albert Mahieu, qui siège comme indépendant depuis qu'il a abandonné le parti "Vivant", s'est abstenu. Mal lui en prit, comme on le verra ci-dessous...

 

MB. Vous avez réuni cette assemblée d'urgence, pour voter une résolution contre l'Autriche, que vous souhaitez isoler sur le plan international, et en particulier dans le cadre de l'Union Européenne.

Vous faites mention dans les motifs de la résolution, des conditions très strictes imposées aux Etats candidats à l'Union Européenne. Comme l'a fait remarquer à juste titre le député européen Gérard Deprez, vous feriez bien de jeter un coup d'oeil à votre amie et alliée la Turquie. En avril 1999, un parti nationaliste, que l'agence Belga qualifie d'extrême droite, le MHP, est devenu le deuxième parti de Turquie, d'un seul coup, avec ce simple slogan: Pendez Ocalan! le chef de file des Kurdes. Le MHP a aujourd'hui 12 ministres au gouvernement turc, et 129 députés au Parlement. Je n'ai entendu personne parmi vous hurler à cette époque, au contraire, en décembre 1999, vous admettiez la Turquie comme pays candidat à l'Union Européenne, au sommet d'Helsinki.

Toujours dans les motifs de votre résolution, vous faites mention de propos de Joerg Haider, qui vous paraissent inacceptables. J'ai souvenir quant à moi d'une poignée de mains du ministre belge Derycke, il y a quelques mois à peine, échangée avec Fidel Castro. Comme le rappelle La Dernière Heure du 24 janvier, Cuba a passé par les armes quelque 10.000 opposants politiques dans les années 60. Quelques mots vous indignent, et je le comprends, des milliers de morts vous laissent indifférents, et cela je ne le comprends pas. Des millions de morts vous laissent indifférents, lorsque vous traitez sans vergogne avec des ministres communistes, en France ou en Italie. Le député Grauwels (CVP) vous l'a fait remarquer.La gauche peut s'allier à l'extrême-gauche, la droite ne peut pas s'allier à l'extrême-droite: c'est très habile de votre part.

 

C'est ce que le quotidien flamand "De Standaard" appelle votre indignation sélective, et comme lui je pense que la population belge ne s'y laissera plus prendre bien longtemps.

 

Le FNB quant à lui juge les gouvernements sur les actes, et non sur les mots. Le Parti de la Liberté (FPÖ) a fait 26,9% des voix aux élections du 3 octobre dernier. Haider a été élu de façon la plus démocratique qui soit. Mais il s'oppose, c'est vrai, à l'immigration massive. En isolant Haider, ce n'est donc pas la démocratie que vous entendez imposer à l'Autriche et à l'Europe, mais l'immigration, à laquelle Haider est opposé.

 

Je voudrais cependant vous rappeler que, selon une étude citée par l'Agence France Presse, les autrichiens ont voté pour Haider avant tout parce qu'il a promis de mettre fin à la corruption des partis sociaux-démocrates, et à leur système de répartition des places et des prébendes, exactement comme cela se passe en Belgique aujourd'hui. Je comprends que vous ayez peur de Haider et de ses électeurs, qui pourraient en inspirer d'autres.

 

En isolant l'Autriche, vous allez seulement la confirmer sur sa lancée, comme l'estime par exemple le Financial Time. Vous allez doper, dit ce journal, la popularité de Haider en Autriche, et bien au-delà, dans toute l'Europe, comme c'est déjà le cas aujourd'hui.

 

Et rappelez-vous une chose: aux élections d'octobre en Autriche, d'après une dépêche de l'agence France Presse, 61% de l'électorat social-démocrate a déserté son parti d'origine, parce que, et je cite, "il ne prend pas au sérieux la problématique des étrangers". Les peuples européens défendent leur territoire et leur identité. Chassez le naturel, il revient au galop.

 

On entend souvent affirmer que l'entrée de Haider au gouvernement est un fait sans précédent en Europe. Vous avez bien vite oublié l'Italie, en 1994, Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini, auquel le ministre-président wallon Di Rupo refusait déjà de serrer la main. Oui, hier l'Italie, aujourd'hui l'Autriche, demain l'Italie à nouveau, où Berlusconi s'allie avec le nationaliste Umberto Bossi, demain le Danemark, lisez les sondages, demain la Flandre, il ne faut pas de boule de cristal pour le savoir, demain, qui sait, l'Europe toute entière? N'oublions pas la Suisse, aux portes de l'Union, où Blocher est au gouvernement depuis belle lurette!

 

Il vous faudra apprendre à respecter la volonté des peuples européens. Et non la volonté des édiles que vous êtes. C'est ça, la démocratie. Pour vous, la démocratie, c'est de respecter le résultat des urnes, quand il vous convient. Et, en Belgique, vous tronquez les élections, en empêchant les nouveaux partis d'accéder à la presse, à des sources de financement, et en utilisant le vote électronique, dont il est établi qu'il est facilement truquable, et dont il y a fort à parier qu'il est truqué.

 

Pour vous, la démocratie, c'est penser comme vous. Tout qui ne pense pas comme vous, en matière d'immigration en particulier, n'est pas un démocrate. On se croirait en République des Sovjets. Car c'est avec de tels raisonnements qu'on installe des dictatures.

 

Le Front Nouveau de Belgique, le FNB votera contre votre résolution, car il vote pour le peuple autrichien, pour la démocratie, et contre l'immigration massive.

 

Le texte des deux interventions complètes du député MB, paraîtra aux Annales d'ici deux mois environ; vous pouvez les commander, en joignant deux timbres de 17 francs, par texte commandé.

 

(Bastion n°41 de mars 2000)

[Accueil]  [Bastion]