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Le FNB à rencontré pour vous ...

LES ITALIENS DE BELGIQUE!

 

Monsieur Sebastiano Scandereberg est le "consultore", le représentant pour la région des Pouilles, au Sud-Est de l'Italie, d'une organisation mondiale, le Comité Tricolore des Italiens dans le Monde ou CTIM. Elle regroupe plus de 2.000.000 d'adhérents, dans le monde entier! Il est aussi, près de Roselies où il vit, le Président du Football Club d'Aiseau, qui joue en provinciale 3 D, et groupe plus de 200 jeunes gens! Il nous reçoit autour d'un bol de "tarelle", ces biscuits secs à l'huile d'olive et aux semences de fenouil, d'un vin de son pays, le Dona Marzia, et d'un délicieux fromage maison, mélange de lait de vache et de chèvre. Qui sont les Italiens de Belgique? Quels sont leurs souvenirs de la mine? Que pensent-ils des nouveaux immigrés, d'Afrique et d'Asie? De la politique belge? Le FNB est heureux d'avoir noué des liens, ancrés dans l'histoire des terrils belges.

 

Tout en nous offrant les tarelle, le vin et le fromage, monsieur Scandereberg observe: " Le produit de la région des Pouilles, c'est encore un produit sain. Mais les politiciens, socialistes, sociaux-démocrates et communistes, ont fait des coopératives. Ils laissent pourrir nos produits dans les champs, où les vaches et les moutons les mangent. La main-d'oeuvre dans les Pouilles est trop chère, disent-ils, ils font venir par bateaux, du Maroc ou de la Tunisie, des melons, des pommes de terre, tous les produits agricoles. Le ministre de l'Agriculture, dans le gouvernement Berlusconi, avait interdit ces importations. D'abord les produits des Pouilles, avait-il dit, d'abord les produits européens. Il avait bien raison."


Le Bastion:
Vous êtes "consultore", représentant de la région des Pouilles pour le CTIM, le Comité Tricolore des Italiens dans le Monde. Que représente cette organisation, en Belgique, en Europe, de par le monde?

 

S.: Le Comité Tricolore a été créé pour défendre les intérêts des immigrés italiens, de par le monde. Le CTIM est partout dans le monde, Venezuela, Brésil, Congo, Afrique du Sud, Europe... Ici en Belgique, il y a quelque 4.500 membres. Outre les quelque 3.000 affiliés à l'Alliance Nationale, AN. Puis il y a les fonctionnaires européens, sympathisants. Et enfin les mineurs, qui sont regroupés à part, il en reste encore quelque 300, nous fêtons encore toujours la Sainte Barbe. Mais petit à petit, ils disparaissent, ils meurent de la silicose. Dans le monde entier, le CTIM groupe plus de 2.000.000 d'Italiens. Cela donne, lors des Congrès, 3 à 4000 délégués.


Le Bastion: Quand êtes-vous arrivé vous-même en Belgique?

 

S.: En 1951, jeune étudiant, je suis allé rejoindre ma tante, consul d'Italie, au Brésil. J'y ai dirigé avec elle, le Bureau des Migrations. Je délivrais les cartes de séjour à mes compatriotes. Après la guerre, c'était la misère en Italie, beaucoup d'Italiens ont émigré vers l'Amérique du Sud, par bateaux entiers. Le 7 août 1956, j'ai pris l'avion de Sao Paulo vers Rome. Le 8 août, à Rome, j'apprends la catastrophe à Marcinelle, en Belgique. J'étais photographe, j'écrivais un livre sur l'immigration, on m'a demandé d'aller en Belgique, je suis parti aussitôt, avec un avion militaire, nous avons atterri à Melsbroeck. De là, on nous a amenés au Bois du Casier. On voyait une colonne de fumée sur le charbonnage, et mes compatriotes partout, sur le terril, à côté, ou massés derrière la grille. Je devais relever le numéro de matricule de mes compatriotes, à mesure qu'on remontait les cadavres, pour les identifier. Les corps étaient méconnaissables, totalement calcinés. Il y a eu bien des versions du drame. Le directeur du charbonnage, c'était monsieur Califice, le frère du député P.S.C. On a incriminé l'Italien qui manipulait la cage, à 900 mètres de profondeur. Une fausse manoeuvre aurait sectionné les câbles et provoqué un court-circuit. Soi-disant. Pour moi, il y a bien eu un coup de grisou, mais surtout, les installations n'étaient plus conformes. Il aurait fallu faire bien des travaux, avant de poursuivre l'exploitation. Mais tout ce qui importait à Califice, dans la mine, c'était le charbon, pas les Italiens qui travaillaient dedans. Sur les 262 morts, il y a eu 136 Italiens. Je suis resté quatre jours et quatre nuits, derrière la grille, j'ai dormi dans un baraquement, j'ai transmis régulièrement les renseignements en Italie.

Le Bastion: Plus tard, vous êtes revenu en Belgique. pourquoi?

 

S.: Le drame de Marcinelle, je n'ai jamais pu l'oublier. Je suis revenu en Belgique et me suis engagé au charbonnage Sacre Madame du Mambourg n°1, à Charleroi Nord. J'ai voulu voir la vie dans la mine, la vie d'un mineur de fond. Je crois que les condamnés à mort sont mieux traités que ces pauvres gens l'étaient. Il y avait des passages de 40, 50 cm de hauteur, il fallait ramper, le torse nu, pour pouvoir progresser. Il y avait du grisou. Je travaillais à 1035 mètres de profondeur, il y avait une énorme galerie centrale, et des déviations pour aller en taille, ce sont les veines de charbon. C'était très dur, on maniait des marteaux-piqueurs à pression, il fallait ensuite charger le charbon à la pelle, sur le transporteur. Et la poussière de charbon! On mettait du beurre sur les yeux, pour les protéger, on devait boire beaucoup de lait, pour faire passer la poussière. La poussière creuse des crevasses dans les poumons, à la longue il y a de petites plaies dans tout l'appareil respiratoire, c'est la silicose. J'ai dû quitter la mine, j'ai été au Congo, au Brésil, au Canada, toujours pour le Comité Tricolore, et je suis revenu en Belgique, pour diriger le CTIM. La Belgique était un point névralgique, et il fallait les reins solides à ce poste.

 

Le Bastion: Combien de mineurs italiens y a-t-il eu? Comment ont-ils été accueillis?

 

S.: Hé bien, ici à Charleroi, il y a aujourd'hui 60.000 Italiens. C'est dire. Les mineurs italiens vivaient dans des baraquements, à 6 ou 7 par chambre. Une toilette pour 50 ou 60 personnes. Aucune hygiène. J'ai signalé tout cela au Comité, j'ai même filmé les lieux. Petit à petit, bien sûr, au fil des ans, tout s'est arrangé, les Italiens se sont mariés ici, ont acheté des maisons. Il y a encore des frictions, il y a toujours des indésirables, aussi parmi les Italiens! Mais nous ne sommes pas tous pareils, évidemment.

 

Le Bastion: Il y a eu l'immigration italienne, donc nos politiciens nous disent: hé bien, maintenant, il faut accepter aussi l'immigration en provenance du Tiers-Monde, d'Afrique, de Nord-Afrique, de Turquie... La nouvelle immigration ne vient pas pour travailler, car dans notre pays, il y a déjà près d'un million de sans-emploi indemnisés par l'assurance-chômage! A ces nouveaux immigrés-là, on donne directement l'équivalent du minimex, et une foule d'aides de toutes sortes... Vous qui représentez des milliers d'immigrés italiens, que pensez-vous de cela? On nous dit: c'est la même chose!

 

 

S.: Non, je ne suis pas d'accord, ce n'est pas la même chose. C'est malheureux pour ces gens-là, bien sûr. Mais les pays d'origine feraient bien de cesser d'acheter des armements, comme la Turquie, ou de construire de somptueuses mosquées, avec les pétro-dollars, comme au Maghreb! Pendant ce temps-là, les gens ont faim. Alors ils viennent ici, mais ils n'ont pas contribué à l'économie belge, ils arrivent, et ils ont déjà le minimex, sans avoir jamais travaillé! Mais dites-vous bien que cela arrange parfaitement les socialistes. Par exemple: certains de mes compatriotes ont demandé la nationalité belge, ce n'est pas une chose que j'approuve, mais s'ils me le demandent je les aide à constituer leur dossier. Trois, quatre ans après, pas de nouvelles! Cinq ans après, idem. Mais il y a cinq ans, juste avant les dernières élections communales, j'ai fait la connaissance 15 familles turques. Cela représente environ 35 personnes. Ils ont fait une demande de naturalisation, au mois d'avril 1994, et au mois d'octobre 1994, ils votaient déjà, ils étaient naturalisés! A toutes leurs fenêtres, il y avait "Votez Parti Socialiste". Des logements sociaux? Ils en ont comme ils veulent, à Farciennes, Roselies, Aiseau. A des prix défiant toute concurrence, pour familles nombreuses. Et les allocations sociales, ce n'est pas le bourgmestre qui les paie, hé? C'est nous! Vous et moi. Avant-hier, un Belge m'a dit: j'ai été au CPAS, je n'ai rien pour vivre. Moi, j'ai fait quelques collectes pour lui, pour l'aider. Une grand-mère aveugle, qui a recueilli sa petite fille de deux ans, abandonnée. On ne leur a rien donné, au CPAS!

 

 

Le Bastion:Mais pourquoi les socialistes préfèrent-ils, pour résumer, les Turcs aux Italiens ou aux Belges?!

 

S.: Les socialistes partout en Europe, veulent simplement rester aux commandes. Il y a des scandales partout, chez les socialistes. Ils risquent de couler à pic. Ils sauvent leur peau comme ils peuvent. Ici, à Roselies, il y a plus d'employés à la commune que de population! Et que font-ils? Rien du tout! Il y a 27 policiers. Que font-ils? Pour sauver la rose (emblème des socialistes), ils achètent les voix des immigrés extra-européens.

 

Le Bastion: Mais pourquoi ne tentent-ils pas d'acheter les vôtres, ou les nôtres?

S.: Parce que nous sommes plus critiques!

 

Le Bastion: Avant, l'Italie était un pays d'émigration. Aujourd'hui, l'Italie est devenu un pays d'immigration! Dans la région des Pouilles, 56.000 clandestins ont débarqué sur les côtes, en 1999! Comment réagissez-vous?

 

S.: Oui, dans les Pouilles, nous sommes devenus une terre d'accueil. Nous avons même reçu un prix Nobel pour cela! Mais qu'ont apporté ces clandestins extra-communautaires en Italie? La drogue, du banditisme, une nouvelle mafia féroce. Toutes les nuits des carabinieri sont tués, ces bandits ont des jeeps blindées et foncent sur les voitures des policiers italiens, qui sont tués comme des lapins! C'est vrai, il y a des Italiens parmi eux, mais il y a des Turcs, des Albanais, des Pakistanais, vraiment de tout. Il est temps que cela s'arrête, on n'est plus tranquilles chez nous, dans les Pouilles.

 

Le Bastion: Revenons à la Belgique. Les politiciens en place naturalisent les immigrés extra-européens, par centaines de milliers. Des centaines de milliers de nouveaux électeurs, qui votent socialiste ou Ecolo. Mais les ressortissants européens, eux, sont fiers, à juste titre, de leur nationalité, et la conservent. Eux ne votent donc pas, en Belgique...

 

 

S.: Oui, je suis opposé à tout ce système. Si un étranger vient dans ma maison, me dire que je dois mettre telle armoire à telle place plutôt qu'à telle autre, je ne suis pas d'accord. Je parlais tout à l'heure de ces 35 Turcs. Un jour, ils se mettront sur les listes électorales, ils seront élus. Ils feront la loi dans les communes belges. C'est comme si vous veniez faire la loi chez moi! Le vote des étrangers arrange bien les socialistes, mais moi je ne suis pas d'accord.

 

 

Le Bastion: Toute "l'Europe" a mis à l'écart l'Autriche, parce que les conservateurs se sont alliés au FPÖ de Joerg Haider. Et demain, en Italie, que va-t-il se passer?

 

S.: Le gouvernement Dalema, un ex-communiste, n'a aucune base démocratique. Après le départ de Prodi à la Commission européenne, on aurait dû revoter. Je vous garantis qu'aux élections de 2001, Berlusconi va tout droit à une grande victoire, du centre droit. Aux élections européennes, nous avons fait un excellent résultat. Aux régionales d'avril 2000, ce sera pareil. Le centre gauche regroupe 40 partis! Le centre droit regroupe Berlusconi (Forza Italia!), l'Alliance Nationale de Fini, Cassini et Boutiglione. Alors, j'attends de pied ferme la réaction de l'Union Européenne. Pourquoi n'a-t-elle jamais réagi au gouvernement Dalema, un ex-communiste? La mise à l'écart de l'Autriche,c'est de la propagande socialiste. Les socialistes ont perdu en Autriche. Berlusconi s'allie aussi aux régionales avec Bossi (La Ligue du Nord), et Pino Rauti. Nous sommes pratiquement déjà tous d'accord.

 

Le Bastion: Avez-vous un message pour nos lecteurs?

 

S.: Oui, je vous félicite. Vous voulez faire quelque chose d'honnête, de démocratique. Ne vous tracassez pas pour les calomnies dont vous êtes l'objet. Avec le silence, le nôtre, on fait la guerre. Sans faire de bruit, on convainc les gens dans les villes et les villages, avec dignité. Votre programme est excellent, vous défendez la Patrie, et le drapeau belge que vous portez, vous pouvez en être fiers. Déjà, je suis parmi vous. Les Italiens, avec les Belges!

(Bastion n°42 d'avril  2000)

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