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De l'Autriche à l'Italie: le "modèle alpin" est en progression!

Q.: De quoi est composée la coalition au pouvoir actuellement en Italie. Qu'appelle-t-on le "centre gauche", la coalition de l'"Olivier"?

La coalition au pouvoir en Italie aujourd'hui, qui vient de subir une cuisante défaite électorale au niveau des régions, a succédé le 18 mai 1996 au premier gouvernement de droite dirigé par Berlusconi. Romano Prodi a dirigé cette coalition composée de sept partis différents jusqu'au 9 octobre 1998, avant de céder la place, lors d'un remaniement, à l'ancien communiste Massimo D'Alema, membre du parti DS (Démocrates de Gauche), qui n'est jamais qu'un avatar de l'ancien parti communiste italien. Cependant, D'Alema, pendant la Guerre contre la Serbie, a oublié son anti-impérialisme de facture communiste et perdu de vue la solidarité traditionnelle de ses coreligionnaires avec la Yougoslavie: il a ainsi écorné dangereusement la souveraineté italienne en permettant aux avions de l'OTAN (donc des Etats-Unis) d'utiliser les bases aériennes d'Italie pour aller faire leur œuvre de mort de l'autre côté de l'Adriatique. Notre fin de siècle est très nettement marquée par les revirements les plus étonnants des hommes de gauche, par leurs trahisons successives, qu'ils perpètrent sans la moindre vergogne. Cette politique pro-américaine dans la guerre du Kosovo était bien entendu diamétralement opposée aux intérêts stratégiques et géopolitiques les plus élémentaires de l'Italie dans son ensemble, de ses régions industrielles très développées du Nord en particulier. Le Pô se jette dans l'Adriatique, donc les ports naturels de cette industrie florissante se situent sur le littoral de cette mer intérieure. L'industrie italienne a subi des dommages incalculables à cause de l'OTAN, ses classes moyennes et ses petites entreprises familiales très saines et très performantes ont été privées de débouchés maritimes, même après le conflit, car pour échapper à la DCA serbe, les pilotes de l'OTAN ont "dropé" allègrement leurs bombes dans les eaux de l'Adriatique, provoquant des accidents mortels dont ont été victimes des pêcheurs italiens. Pendant longtemps, les contribuables italiens devront payer le nettoyage de l'Adriatique, ce qui les empêchera de consacrer des budgets à des choses plus utiles comme l'adaptation de l'enseignement aux défis du temps ou des travaux d'infrastructure générale. D'Alema a trahi la gauche (ce qui n'est pas grave en soi) mais il a aussi trahi les intérêts les plus élémentaires de son pays et de sa population: il est donc parfaitement logique qu'il ait été battu et désavoué dans les provinces du Nord par l'adversaire le plus acharné de la guerre contre la Serbie, Umberto Bossi, leader de la Ligue du Nord, dont le quotidien La Padania a clairement dénoncé les dessous de cette guerre absurde. Les militants liguistes ont été à la pointe de toutes les manifestations contre l'OTAN et contre les bases aériennes qui hébergeaient les bombardiers. Le peuple italien a considéré que cette protestation était juste et intelligente: elle a donc sanctionné D'Alema et récompensé Bossi et ses alliés: Berlusconi, animateur de "Forza Italia" et Fini, leader de l'AN (Alliance Nationale).

Pour revenir au "centre-gauche", euphémisme utilisé par nos médias aux ordres, par notre presse enchaînée, par nos journalistes stipendiés, disons qu'elle se compose surtout des partis socialistes et communistes, ces derniers s'étant recyclés en "démocrates de gauche", tout en restant la véritable force motrice du "pôle de l'Olivier".

Q.: De quoi est composée l'alliance des partis d'opposition dirigée par Berlusconi lors des dernières élections? Qu'appelle-t-on le ³centre droit²?

Ce « centre-droit » est composé de cinq partis: Forza Italia de Berlusconi lui-même, regroupant de larges masses d'électeurs mécontents des politiques de gauche, mais sans profil idéologique très précis. Ensuite, deuxième composante, l'Alliance Nationale de Gianfranco Fini, un parti issu de l'ancien "Mouvement Social Italien", fondé au début des années 50 et soucieux de ne pas brader tous les acquis de l'époque mussolinienne. Au fil des décennies, ce parti s'est adapté aux réalités contemporaines et a abordé des questions actuelles, sans la moindre parcelle de nostalgisme, avant de se tranformer en "Alliance Nationale". Le MSI réclamait avec véhémence des solutions rapides et immédiates, par la force s'il le fallait, l'AN et la stratégie Fini estiment au contraire que le temps doit faire son œuvre en tous domaines. Le passage de la stratégie MSI à la stratégie AN consiste en fait en une meilleure maîtrise du facteur temps, c'est-à-dire une stratégie qui envisage une conquête lente mais systématique des esprits, un nettoyage des cerveaux italiens pour les débarrasser de toutes les épouvantables scories propagandistes laissées par les partis corrompus des anciennes majorités. L'AN dispose d'une presse bien faite, dont le mensuel Area est le fleuron.

Area donne des directives idéologiques chaque mois et contribue à forger la doctrine du parti. Celle-ci, grosso modo, veut lutter contre toutes les formes de corruption qu'a générées la partitocratie italienne depuis les années 50. Cette partitocratie reposait essentiellement sur deux piliers, la démocratie-chrétienne et le parti communiste. Toute analyse objective de la situation politique italienne force à dire que ce ³catho-communisme" n'avait nullement le souci de la Cité, mais visait à caser le maximum de ses militants à tous les échelons de décision du pays, afin de l'exploiter sans vergogne pour poursuivre des fins partisanes et non politiques au sens noble du terme. Tant l'AN que la Ligue du Nord de Bossi dénoncent ce passé glauque de corruption et de dégénérescence, dont le système politicien belge est une réplique.

La Ligue du Nord a démarré voici une dizaine d'années sous la double impulsion du tribun Umberto Bossi, dont le franc parler et la gouaille sont désormais légendaires, et du vénérable professeur de droit constitutionnel, Gianfranco Miglio, une sommité internationale en toutes matières de droit, notamment de droit constitutionnel. Miglio, lassé de voir le catho-communisme galvauder le sens du politique et de la Cité, rédige au début des années 90 un pamphlet tonique et accessible à n'importe quel électeur doué d'un minimum de culture, Come cambiare?, Comment changer?, où

-          - il réclame une fédéralisation de l'Italie selon les modèles suisse, autrichien et allemand,

-          - dénonce les dérives corruptrices de la partitocratie,

-          - plaide pour l'introduction du référendum comme en Suisse afin de briser transversalement les décisions des coalitions en place si elles ne plaisent pas au peuple,

-          - dénonce les énormes flux de deniers publics qui se perdent dans les magouilles mafieuses et politiciennes du Sud de l'Italie,

-          - demande que le rôle de la Cour des Comptes (instrument de souveraineté de l'Etat) soit revalorisé,

-          - entend éliminer la pléthore des politiciens professionnels qui dévorent les budgets de l'Etat. Agé de 75 ans au moment de la parution de ce manifeste limpide et tonifiant, Miglio a véritablement mis au service de son peuple ses expériences et son savoir accumulés au cours d'une carrière internationale de plus de 50 ans.

Face au fédéralisme de la Ligue, l'AN de Fini entend maintenir l'unité italienne. Elle ne nie pas la nécessité de valoriser le rôle et l'autonomie des régions, mais elle met davantage l'accent sur la fonction présidentielle, à la façon du gaullisme et de la première constitution de la 5ième République française. Autre thème idéologique favori de l'AN et du mensuel Area: l'idée de communauté. Toute société saine se compose de communautés naturelles et charnelles se situant en marge du monde politicien et des partis. Ces communautés sont les familles, les clans, les entreprises locales, les communautés villageoises, les associations professionnelles. Les agissements malsains des partis traditionnels et des sbires de la partitocratie, fragilisent l'autonomie de ces communautés naturelles, notamment parce qu'ils confisquent des portions toujours plus importantes de leurs patrimoines via une fiscalité délirante, destinée à engraisser les créatures politiciennes, des fonctionnaires inutiles et surnuméraires, des projets fantasmagoriques et pharaoniques sans objet réel, etc. Si le présidentialisme de l'AN ne rencontre pas une approbation unanime chez les partisans de Bossi, l'idée de raviver les communautés naturelles et de revaloriser la famille est partagée par les deux formations. Il y a une différence de taille entre la communauté telle que l'envisage l'AN, qui veut revaloriser celles qui existent concrètement, celle qui ont été écornées par les effets pervers de la partitocratie, et la communauté telle que l'envisage le "nouveau travaillisme" britannique de Tony Blair, où la communauté n'est qu'un succédané pour permettre à la gauche anglaise de mieux contrôler les classes humbles du Royaume-Uni, jusqu'ici soustraites à l'emprise de la politicaille londonienne. Les intellectuels italiens du "pôle des libertés" ont très clairement souligné cette différence.

Enfin, sur le plan géopolitique, l'AN et la Ligue voient l'Italie dans des perspectives différentes.

La Ligue de Bossi se perçoit comme partie prenante de la culture centre-européenne, marquée par les splendeurs de l'ancien empire austro-hongrois. La Ligue est nettement francophobe et reproche à la France d'avoir envahi le Nord de l'Italie au 19ième siècle et de l'avoir détaché de l'Autriche. Dès lors, la Ligue a soutenu sans faillir Jörg Haider, lui donne la parole, exprime sa solidarité alpine avec Blocher en Suisse et la FPÖ en Autriche. Les élus liguistes des provinces voisines de l'Autriche se sont d'emblée désolidarisés de tout boycott contre Vienne, dès le lendemain des rodomontades imbéciles de l'UE et du lamentable pitre belge Louis Michel.

L'AN concentre son attention sur le rôle méditerranéen de l'Italie; elle ne nie pas la vocation centre-européenne des provinces du Nord, mais estime que l'Adriatique débouche en fin de compte sur l'ensemble du bassin oriental de la Méditerranée. Ensuite, l'AN voit aussi un avenir italien dans le bassin occidental de la Méditerranée. Sur le plan de l'immigration sauvage et de la criminalité, les hommes de Bossi adoptent un langage sans ambiguïté. Ils dénoncent avec virulence la présence d'une immigration trop importante à leurs yeux dans les villes du Nord industriel. L'AN s'y oppose également mais avec un langage plus feutré: elle se souvient que le peuple italien a dû envoyer ses enfants aux quatre coins du monde et que le sort peu enviable de l'immigré a été d'abord vécu par des millions d'Italiens des Etats-Unis à l'Argentine, de la Belgique à l'Afrique du Sud.

Berlusconi, face à ces options idéologiques bien pensées, soutenues par une intelligentsia solidement écolée, a déployé un populisme plus simple au cours de la dernière campagne électorale. Pour lui, il convenait avant toute chose de lancer une "croisade" contre la laideur ambiante générale que génère tout pouvoir de gauche, voire toute partitocratie. Cette laideur provient du chômage endémique que la gauche ne parvient pas à éradiquer, des pensions trop chiches que l'on distribue aux aînés (trop chiches parce que le personnel de la partitocratie se paie sur le dos des travailleurs et des retraités, qui doivent se contenter des miettes), par une fiscalité exagérée, par l'insécurité et la peur. Face à ces maux, qu'un certain allant pourrait balayer sans peine, Berlusconi suggère une attitude "de liberté, de justice et de magnanimité". Berluconi joue sur une certaine superbe tranquille, typiquement péninsulaire: sourire cool, souveraineté d'humeur, "bella figura". Le slogan qui dit que le "pôles des libertés" va gommer la laideur générée par les gauches peut paraître simpliste mais force est de constater que le constat qui lui est sous-jacent est exact et valable pour toute l'Europe: de larges strates de nos populations rejettent aussi instinctivement et confusément la laideur hideuse que laissent derrière elles les gauches (socialistes et démocrates-chrétiennes): villes sales, quartiers qui tombent en quenouille, petite criminalité débridée, contrôle de nos métropoles par toutes sortes de mafias, chancres urbains, façades lépreuses, enseignement à la dérive, recul général de la civilisation, grossièreté du langage chez les jeunes et les moins jeunes, vulgarité soixante-huitarde en croissance exponentielle, bêtise crasse du personnel politicien (où, chez nous, les dames sont championnes: se référer aux sottises retentissantes qu'ont bafouillées nos Onkelinckx , Milquet et autres Durand), niveau nul des programmes des télévisions étatiques, nullité des discours idéologiques, nullité de la presse subsidiée, (du) platitudes des quotidiens. Devant ce pandemonium écœurant, il est vrai qu'une attitude de mépris silencieux, que des sourires narquois, que le maintien en nos fors intérieurs de nos héritages classiques est un premier acte de résistance. Avant de passer à l'offensive !

Q.: La presse belge a passé sous silence la présence de certains partis dans l'alliance de Berlusconi, comment expliquez-vous cela?

D'abord je l'explique parce que la presse belge n'est pas libre. Elle est presque entièrement subsidiée. Les chaînes de télévision aussi, de mêmes que les radios. Pour ouvrir une radio libre, il faut passer sous les fourches caudines d'une commission composée de créatures politiques véreuses, installées partout pour barrer la route à une libre pensée qui aurait beau jeu de ruiner leur totalitarisme. Ensuite, révéler au public belge la présence d'anciens démocrates-chrétiens et d'anciens libéraux dans le "pôle des libertés" de Berlusconi reviendrait à leur révéler que des alliances différentes de celles qui sévissent aujourd'hui dans nos assemblées sont possibles. Ce serait aussi révéler à ceux qui renâclent

× dans les rangs du CVP (où les errances de Dehaene et de Van Peel ont conduit ce parti dans une opposition apparemment de longue durée),

× du PSC (où certains en ont assez des excentricités gauchistes et du "n'importe quoi" de Joëlle Milquet),

× du VLD (où on s'aperçoit que Verhofstadt, en s'alliant avec les socialistes véreux et les verts délirants, a trahi ses électeurs et son propre projet personnel de rendre la Cité aux citoyens, projet pourtant consigné dans deux ouvrages largement distribués),

× du PRL (où les clowneries de Louis Michel et ses positions inacceptables dans la question autrichienne laissent une impression saumâtre chez bon nombre de militants et d'électeurs; de plus, il est inadmissible que, dans la position de troisième personnage de l'Etat, qui est la sienne aujourd'hui, on fasse autant fi des conventions diplomatiques; Michel a prouvé qu'il était viscéralement indigne d'occuper le poste qui est le sien; les affaires étrangères sont le domaine de la Realpolitik et non pas de l'histrionisme politicien ou des paroles éthyliques lancées dans les discussions de café de commerce),

qu'une redistribution des cartes et que des regroupements nouveaux sont envisageables. Mais aussi que de tels regroupements ne sont possibles qu'autour de noyaux idéologiques durs et bien formés, professant des idées radicalement différentes de celles qui dominent aujourd'hui l'avant-scène, disposant d'une presse indépendante au franc parler, comme le sont la Ligue du Nord de Bossi et l'AN de Fini, avec des journaux comme La Padania, Area, Le Sole degli Alpi, Il secolo d'Italia, etc. Moralité: en Belgique, il faut s'organiser, être prêt à réceptionner les transfuges des partis traditionnels en pleine liquéfaction morale, idéologique et politique, briser la dictature de la presse stipendiée, ridiculiser sans pitié les méprisables journalistes mercenaires qui troublent les esprits et empêchent l'éclosion d'une libre pensée. Un "pôle des libertés" ne sera possible chez nous qu'après l'effondrement du bric-à-brac idéologique que véhiculent notre presse et nos médias radiophoniques ou télévisés. Il faut organiser le boycott de cette presse et créer des comités de parents pour protéger les enseignants contre la délinquance à l'école mais aussi pour dénoncer les enseignants mercenaires qui pervertissent l'esprit de nos enfants et ne leur donnent pas les éléments intellectuels nécessaires à comprendre notre monde. Les parents doivent être particulièrement vigilants et taper du poing sur la table si les professeurs d'histoire, de français, de morale, de géographie et de religion ne remplissent pas leur tâche ou confondent enseignement et propagande. Ces comités doivent se donner une couverture juridique pour entamer sans pitié et sans délai des procédures contre les professeurs de nihilisme qui, dans tous les réseaux d'enseignement, pourrissent l'enfance et l'adolescence. Cette vigilance intellectuelle doit aller de pair avec une lutte contre la violence à l'école, contre les voies de fait perpétrés contre les enseignants honnêtes, surtout les professeurs féminins trop souvent victimes d'avanies innommables. Les pseudo-intellectuels de gauche, incrustés dans nos écoles, doivent se rappeler qu'il vivent des impôts des citoyens, qu'ils sont leurs serviteurs dans le domaine de l'école et qu'ils ne peuvent en aucun cas se substituer aux parents sur les plans religieux et philosophique. Tout abus d'autorité en ces matières est inacceptable. Et, inversement, les citoyens ne sont pas les cobayes passifs de leurs expériences fumeuses, les enfants ne sont pas des objets d'expérimentation mais les descendants de leurs parents et de leurs aïeux, qui ont le droit imprescriptible de les façonner dans cette continuité biologique et mentale. Si certains enseignants, tourneboulés par l'idéologie décadente actuelle, n'assument pas leur tâche, il faudra bien qu'un jour ils répondent devant un tribunal de leurs négligences et qu'ils remboursent d'une certaine façon à la société l'argent qu'ils ont touché pour les tâches qu'ils n'ont pas accomplies. Il faut briser l'alliance entre la politicaille, d'une part, les journalistes et les enseignants corrompus et serviles, d'autre part. La fin de cette dictature permettra de développer sans frein un discours critique à l'égard du monde politique, de précipiter sa chute et de le remplacer par un personnel de qualité.

Q.: Pouvez-vous faire un parallèle entre la situation politique en Italie et la situation en Autriche?

L'Italie et l'Autriche sont des sociétés très différentes. Ceux qui ont voyagé dans ces pays le savent parfaitement. Cependant, sur le plan politique, il est frappant de constater que les deux vagues de renouveau politique et de contestation de l'établissement traditionnel présentent de réelles similitudes. Jörg Haider a rénové de fond en comble l'ancien parti libéral autrichien; il a remplacé les vieux cadres au passé national-socialiste qui voulaient gouverner avec les socialistes corrompus et participer aux prébendes; il a placé des hommes et des femmes jeunes aux postes clef de la FPÖ. En posant ces actes politiques intelligents, Jörg Haider a surtout voulu rompre avec une sale habitude du monde politique autrichien, que nous connaissons aussi trop bien chez nous, la répartition proportionnelle des postes politiques ou des postes de fonctionnaires au prorata des voix obtenues. Les Autrichiens appelaient cela la « Proporz ». L'Autriche, comme l'Italie et la Belgique, étouffait sous le poids d'un personnel politique et d'un fonctionnariat excédentaire, composé de créatures partisanes sans foi ni loi, dont le seul objectif était de se remplir les poche et de vivre grassement sur le dos de la population. Les réactions salutaires des peuples autrichien et italien sont les meilleurs modèles à imiter pour nous en Belgique, car notre situation est comparable à celle qu'ils dénoncent et combattent. Cette similitude explique aussi les réactions irrationnelles de colère et de dépit de la méprisable piétaille politicienne de notre pays et de la France. Cette engeance sent confusément que la déconfiture la guette et s'abattra sur elle très bientôt. Que l'exploitation éhontée qu'elle pratique trouvera assez vite sa juste fin. Enfin, le modèle fédéral autrichien est davantage un modèle pour l'Europe que le centralisme jacobin français. C'est en quelque sorte la vengeance posthume de Marie-Antoinette, ce qui explique l'ire déraisonnable de Chirac, de Jospin et d'Aubry. Par ailleurs, en France, le pouvoir socialo-communiste craint une union de la droite sur le modèle de Haider, ce qui précipiterait évidemment la gauche dans l'opposition. Et pour longtemps.

Dans les officines journalistiques parisiennes, Luc Rosenzweig, collaborateur permanent du journal Le Monde, parle d'une nouvelle forme d' « extrême-droite », qu'il juge dangereuse (évidemment!) et qu'il appelle le "populisme alpin". Cette nouvelle dénomination recouvre des phénomènes politiques comme la FPÖ de Haider, la SVP de Blocher en Suisse, la Ligue du Nord d'Umberto Bossi en Italie, la CSU de Stoiber en Bavière, les Républicains du Baden-Wurtemberg autour du Dr. Schlierer, la Ligue Savoisienne de Patrice Abeille, les variantes locales du FN ou du MNR en Alsace (surtout dans le sud de cette province, le Sundgau, ou Haut-Rhin). Cet amalgame tient davantage du fantasme que de l'analyse scientifique, mais, incontestablement, la zone baroque de l'Europe semble se rebeller contre l'établissement dominant de l'Europe. L'affaire est à suivre. Mais les solutions préconisées par les divers populismes alpins sont intéressantes et séduisantes. Même pour nous qui ne sommes pas des Alpins.

Steuckers

(Bastion n°43 de mai 2000)

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