Programme FNB - Le FNB - Démocratie - Insécurité - Islam - Armes -

 Armée belge - Santé  - Féret - Le Bastion - Emploi - Enseignement - Vos élus -

 

Le billet d’humeur de Charles Magne

Un bref tour du monde de la désinformation

 

Comme vous l’avez certainement observé, amis lecteurs, l’actualité internationale a été riche en événements pour lesquels les médias ont maladroitement tenté de forger notre opinion. Victimes des contradictions du système, les journalistes ont eu bien du mal à commenter les résultats du referendum au Danemark, les élections en Yougoslavie et les affrontements entre Palestiniens et Israéliens.

Au Danemark, on nous avait annoncé que le scrutin serait serré entre les partisans et les adversaires de la monnaie inique. On nous avait aussi déclaré que les Danois n’avaient pas le choix, qu’ils ne pouvaient refuser l’euro sans encourir le risque de l’isolement économique, etc.. Le jour même de la consultation, plusieurs radios laissaient entendre que le oui l’emporterait à une courte majorité. Et… patatras ! Malgré les pressions exercées par les partisans de l’eurocratie, les Danois rejetaient l’euro à plus de 53% sauvant ainsi leur couronne.

Pour une fois, la tentative d’intoxication de l’opinion n’aura duré que quelques heures. Face aux résultats, les journalistes officiels durent ajuster leurs analyses. Plutôt que de prononcer un salutaire mea culpa, ils firent volte-face et passèrent de propos alarmistes à un discours lénifiant. Tout compte fait, assénèrent-ils, « le vote danois, n’avait aucune importance. Il n’empêcherait pas le rattachement de facto de la couronne danoise à l’euro ».

S’il en est vraiment ainsi, pourquoi appeler le corps électoral à se prononcer sur une question tranchée d’avance ? Faut-il en conclure que les gouvernants danois ont organisé un referendum bidon pour se donner bonne conscience sur le dos du peuple et entériner des décisions prises dans les cénacles du vrai pouvoir ? La question mérite d’être posée.

En France, la mascarade démocratique organisée autour du referendum sur la réduction du mandat présidentiel est apparue plus clairement aux électeurs. Avec 71% d’abstention et 5% de votes blancs et nuls, les Français ont dit ce qu’ils pensaient du régime des partis qui conduit leur pays, comme le notre, à la ruine.

Mais revenons, un instant, sur les implications du vote danois. Sont-elles aussi insignifiantes qu’on le prétend ? De mon point de vue, il en découle trois conséquences majeures : la première est politique. Elle montre que si l’on avait interrogé les européens pour savoir s’ils étaient prêts à abandonner leur souveraineté monétaire, ils auraient sans doute exprimé une opinion très différente de celle qui était attendue d’eux par les minorités mondialistes. C’est précisément la raison pour laquelle ils n’ont pas -  pour la plupart d’entre eux - été consultés.

La deuxième conséquence est psychologique : les Suédois, les Finlandais et les Anglais seront, plus que jamais, incités à suivre l’exemple danois. L’euro sera, par conséquent,  privé du secours de ces monnaies fortes qui auraient permis de redorer son blason. L’euro ne parviendra donc pas à se maintenir à une parité acceptable vis-à-vis du dollar et les petits épargnants belges continueront à en faire les frais[1].

Il en découle une troisième conséquence économique pour le moyen terme : la monnaie européenne est condamnée à s’anémier, car elle intégrera  de plus en plus de devises faibles : le drachme grec, le forint hongrois, le zloty polonais, la livre turque – en attendant le dinar algérien et le dirham marocain…

 

Le référendum danois est une illustration de la manière dont on essaye de nous abuser en affirmant, un jour, une chose et, le lendemain, son contraire. Pourtant, cela n’est rien par rapport à la couverture des élections en Yougoslavie.

Pour la chute de Milosevic on a, vraiment, eu droit au spectacle des grands jours de manipulation. En amateur des techniques de désinformation, j’ai apprécié la mise en scène, bien que le scénario était un peu faible. C’est souvent le défaut des films hollywoodiens qui n’en sont pas moins efficaces. L’allusion mérite explication : il y a plusieurs semaines de cela le gouvernement américain affectait  plusieurs millions de dollars à la déstabilisation du régime de Milosevic et à la préparation de l’opinion mondiale à un changement de la donne dans les Balkans. Or, à quoi a t-on assisté dans les semaines qui ont précédé les élections ? A la diffusion quasi quotidienne du message selon lequel les élections seraient truquées et que Milosevic serait battu. Ainsi, a-t-on préparé des événements qui n’ont pas manqué d’être (presque) conformes à la réalité annoncée.

Comme toujours, dans ce type d’opération, il y eut quelques couacs. Dans son empressement à trop bien faire, un responsable Anglais de l’OSCE affirma, avant la clôture des bureaux de vote à Belgrade, que Vojislav Kostunica avait été élu dès le premier tour et que les sanctions économiques pourraient être levées dès son entrée en fonction. Quelle prescience ! A partir de ce moment, la trame de la campagne de désinformation orchestrée par les officines de la C.I.A. m’est apparue plus clairement [2]. Il s’agissait de faire croire aux Serbes que l’opposition était légitimement investie du pouvoir avant la proclamation officielle des résultats et que, dès l’avènement du nouveau régime, les souffrances imposées par le blocus occidental cesseraient. L’astuce était double : pousser Milosevic à la faute et les Serbes à la révolte. On ne peut d’ailleurs exclure que la manipulation se soit appuyée sur une tendance réelle [3]. Pour ma part, j’aurais tendance à croire que l’opposition était arrivée largement en tête du premier tour, mais n’avait pas franchi la barre des 50%. Mais à ce stade, ce n’est qu’une pure supposition. Ce qui l’est moins c’est que l’on a tenté de nous faire croire que le peuple Serbe s’était spontanément soulevé à Belgrade, alors que tout avait été minutieusement planifié par l’opposition depuis plus d’une semaine. Celle-ci avait même arrêté le scénario des émeutes avec… les dirigeants de la police et ceux des forces spéciales. On peut se demander dans quelle mesure leur mystérieux ralliement n’a pas été facilité par les caisses de billets verts venues d’outre-Atlantique ? En fait de révolution populaire, ce fut la réplique de la révolution de palais qui déposa le tyran roumain Ceausescu. Je tiens à ajouter que ces remarques ne constituent en aucune manière un plaidoyer en faveur du régime socialiste de Milosevic. Elles ont pour seul but de mettre en lumière un certain nombre de périls qui se profilent à l’horizon de la Serbie : l’éviction des européens de l’Ouest de cette partie des Balkans, la soumission de Belgrade aux intérêts des maffias albano-américaines, la transformation du Kosovo en base avancée de l’expansion de l’islam en Europe. Souhaitons aux nouveaux dirigeants de la Serbie d’en être conscients et pour le reste : plaît à Dieu qu’ils soient d’honnêtes hommes. Le conflit entre Israéliens et Palestiniens est également un excellent révélateur de la mentalité des médias et des filtres utilisés pour traiter l’information. Sans entrer dans les causes du conflit, je me contenterai d’un simple constat et de quelques questions. Le constat est simple et s’impose à tous : les heurts entre Palestiniens et Israéliens témoignent de l’impossibilité de faire coexister sur un même territoire deux peuples antagonistes. Ils sont une réfutation supplémentaire de l’idéologie multiculturelle et multiraciale qui conduit là-bas, comme ici, à la guerre interethnique. Ce constat fait, on peut s’interroger de savoir pourquoi les journalistes généralement si prompts à revêtir les oripeaux des droits de l’homme utilisent systématiquement des euphémismes pour décrire la situation ? Combien de fois n’ai-je entendu, que « l’armée israélienne faisait preuve de retenue et de modération  face aux lanceurs de pierres » ? Imagine-t-on, un instant, la gendarmerie belge tirant dans le tas, lors d’émeutes dans certains quartiers de Bruxelles, et bénéficiant d’une telle mansuétude de la part des penseurs officiels ? Que penser aussi de ces manifestations à Paris et à Strasbourg où des jeunes et des moins jeunes  - venus d’ailleurs - hurlaient, en brandissant le coran, « à mort les juifs » en toute impunité médiatique et juridique ? Comment juger ces attentats commis sur tout le territoire français contre une centaine de synagogues [4] et de lieux de communautaires juifs ? Comment se fait-il que, dans ce cas, on ne ressorte pas les vieux démons de « la nuit de cristal » et les autres vieilleries nazies ? Y aurait-il deux droits deux mesures selon l’origine ethnique des incendiaires ? Que serait-il arrivé si les coupables de ces exactions s’étaient appelés Dupont ou Durand, et avaient brandi dans les rues de la capitale française un livre écrit en langue étrangère et avaient appelé aux mêmes violences antisémites ? Auraient-ils bénéficié de la même indulgence ? Tout porte, au contraire, à penser qu’il n’y aurait pas eu de mots assez  durs pour les condamner et qu’ils seraient déjà en prison pour plusieurs années. Au lieu de cela, des jeunes surpris en flagrant délit de tentative d’incendie d’une synagogue ont été rapidement relâchés. L’un d’entre eux, mécontent d’avoir été interrompu dans son forfait est immédiatement retourné sur les lieux, où il a tenté, d’écraser avec son véhicule un homme porteur d’une kippa[5]. Selon les journalistes, une telle attitude serait le reflet « d’un défaut d’intégration d’une partie des jeunes immigrés, ce qui témoigne de l’urgence de renforcer les moyens et les mesures pour les adapter à un cadre de vie multiracial. » [6] Et si c’était tout simplement le reflet d’une haine viscérale, irréductible aux catégories de pensée tiers-mondistes et pleurnichardes véhiculées par les médias  ? Bien qu’il me serait difficile de prendre parti dans ces querelles moyen-orientales, je dois confesser que j’ai été assez sensible au témoignage d’un habitant d’un kibboutz qui justifiait son droit à se défendre par le fait que lorsqu’il labourait la terre, il retrouvait les vestiges laissés par les tribus d’Israël. Au fond, je suis comme cet Israélien, j’habite la terre des Gaulois et des Francs, mes ancêtres. Un fossé pourtant nous sépare. Lui jouit du privilège de dire publiquement qu’il sera « sans pitié pour les ennemis de son pays ». Moi - au train où vont les choses - je n’aurai plus qu’un seul droit : celui de me taire et de me laisser voler mes biens par l’Etat pour entretenir le mouvement de colonisation de l’Europe.      



[1] Voir à ce sujet ma chronique du mois d’octobre.

[2] N’étant pas au fait des secrets d’Etat américains, ces analyses sont fondées sur le cours des événements et les analogies qu’ils présentent avec les grandes campagnes de manipulation précédentes :  Panama, Irak, Somalie, Bosnie, Kosovo. A ceux qui douteraient que le gouvernement américain ne dédaigne pas de manipuler les résultats des élections dans les pays désignés comme futurs vassaux, je rappellerai qu’en juin 1946 les forces d’occupation américaines ont  truqué les résultats du referendum en Italie - qui donnait la monarchie victorieuse (59% de oui) contre la République (41%) – en inversant les chiffres.

[3] Même si les parlementaires Russes envoyés en observateurs en Serbie ont confirmé la nécessité d’un second tour.

[4] Que nous condamnons sans appel et pour lesquels la loi devrait s’appliquer avec la plus grande sévérité.

[5] Kippa : petit chapeau plat porté en signe de dévotion par les pratiquants de la religion juive.

[6] Source : France Info des 11 et 12 octobre 2000.

 

(Bastion n°47 de novembre  2000)

[Accueil]  [Bastion]