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Football : O - Side, X - Side, White Side !

 

L'Union belge de football se fâche, l'Union belge de football est très fâchée. Les supporters belges seraient franchement racistes. En tout cas, ils lancent des "cris racistes", à l'apparition, sur le terrain, de joueurs africains. En fait, ils imitent le cri du singe, se grattent les côtes, ou lancent des bananes sur le terrain. L'Union parle d'interrompre les matches, et d'identifier les trublions. En Italie, c'est pire encore. Le président du club de football de Vérone, Giambattista Pastorello, a reconnu qu'il ne saurait être question d'échanger l'attaquant italien Emiliano Bonazzoli, avec le Camerounais "de Parme", Patrick Mboma: les supporters casseraient tout. Les supporters du club romain "Lazio", champion en titre, ne sont pas en reste: la Lazio n'ose aligner aucun joueur noir, dans son onze habituel. Tifosi obligent. Racistes, les tifosi? Il faut savoir que l'essence même du sport, c'est le lien entre le club et le pays, la ville ou le quartier! Le supporter défend ses couleurs, son pays, sa ville ou son quartier. L'identité, le sentiment d'appartenance à tel ou tel groupe, est au coeur même du sport. C'est ce qu'ont plaidé d'ailleurs les gouvernements allemand, français et italien, dans le procès Bosman contre l'Union belge et l'UEFA, à propos de la "clause de nationalité", stipulant qu'un club ne peut aligner qu'un nombre limité de joueurs étrangers. Quand les tifosi empêchent l'engagement d'un joueur noir dans l'équipe de Rome ou de Vérone, c'est donc peut-être tout simplement parce qu'ils veulent pouvoir s'identifier avec les joueurs, avec l'équipe. Sans identification, pas de plaisir! L'Armée belge en a fait l'expérience. Elle organisait, depuis toujours, des matches entre équipes nationales: soldats belges, contre soldats français, par exemple. Ces matches étaient suivis avec enthousiasme. L'Armée a décidé, lors d’un challenge, de constituer plutôt des équipes mixtes, toutes deux composées tant de joueurs français que de joueurs belges: le match n'a plus intéressé personne! Il est bien inutile d'essayer de détruire le sentiment d'identité, d'appartenance au groupe. Bien entendu, nos "élites" ne tentent nullement de détruire ce sentiment, sur les stades africains. Là, les supporters règlent leurs comptes à la machette, lors de la coupe d'Afrique, par exemple. Et voyez l'équipe des "Lions Indomptables", au Cameroun. Une équipe dont les Camerounais sont fiers, à juste titre. Que se produirait-il s'il venait à l'esprit d'un "anti-raciste" d'y mettre 75% de joueurs blancs?! Les supporters en feraient du kip-kap (viande hachée, en bruxellois), à la machette. Serait-ce du "racisme"? On laisse nos élites à leurs réflexions. En attendant, les supporters s'organisent. Dans les stades, on isole les hooligans dans des travées, désignées par des lettres. C'est ainsi qu'il y a, à Anvers, le X - side (ou "côté", en anglais), à Anderlecht, le O - side. Il paraît qu'il s'est constitué un "white - side", qui défendra, toutes travées confondues, les joueurs européens dans les matches joués contre des équipes turques ou nord-africaines. Bref, la chasse au "raciste" est loin d'être fermée.

(Bastion n°50 de Février 2001)

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