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La drôle d'invasion

 

« Le Camp des saints », roman de Jean Raspail, paru en 1973, raconte l’invasion «pacifique» de l’Occident par des miséreux du tiers-monde n’ayant pour eux que leur « multitude et la pitié qu’ils inspirent : arme absolue ». En épigraphe de ce livre prémonitoire, extrait du XXe chant de l’Apocalypse « Le temps des mille ans s’achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la Ville bien-aimée ».

L’Europe subit une vague d’infiltrations maghrébines, albanaises, kurdes, afghanes, etc., que diverses associations tentent de légitimer et que le laxisme de nos autorités rend progressivement définitive. On tente de nous persuader que 6 milliards d’hommes ont le droit absolu de se présenter à l’Office des étrangers sis à Bruxelles, d’y demander l’asile politique puis de vivre à nos crochets en attendant, après bien des recours, une hypothétique décision. Par un extraordinaire renversement, l’envahisseur est un étranger qui doit être accueilli! Tant que nous ne serons pas les plus pauvres de la planète, des humanitaires exigeront que nous soyons le CPAS du monde. Les moines n’imposent pas leur vœu de pauvreté au peuple chrétien, notre Etat, par pusillanimité, nous y conduit.

« Tout comme il n’existe pas un droit à l’invasion, il n’y a pas un devoir d’être envahi.» déclarait Mgr Alessandro Maggiolini, évêque de Côme, devant l’afflux d’illégaux débarquant sur les côtes de la Péninsule. (« Le Figaro » du 11/11/1998). Souvenons nous aussi de Clausewitz : « Le conquérant aime toujours la paix ; il entre volontiers tranquillement dans notre pays ».

Alors que chez nos voisins, le nombre de demandes d’asile est resté stable ou même a décru, chez nous, il a bondi : 11.602 en 1997, 21.967 en 1998, 35.778, en 1999, 42.500 en 2000.

Cet afflux aurait pu être contenu: la plupart de ses causes ont été identifiées dans les rapports successifs du Commissaire général aux réfugiés et apatrides (CGRA). Pour 1999, on note les arrivées massives de Kosovars, dont le nombre a « augmenté de manière spectaculaire, précisément après la fin du conflit armé » et entraîné l’engorgement de la procédure d’asile ce qui, avec l’annonce de la régularisation, a ajouté un surcroît de fraudeurs déjà attirés par notre inertie : le commissaire général « constate avec regret qu’il n’y a jamais eu réponse à ses demandes de vérification » de l’exécution de ses ordres de quitter le territoire or « Ce n’est, en effet, pas tant l’augmentation du nombre d’étrangers illégaux inéloignables qui influence la procédure d’asile, mais bien une meilleure corrélation entre les décisions de refus et l’éloignement effectif » (p 23 et p 123 du 12e rapport).

De plus, seulement 4,3% des demandes d’asile 1999 ont été introduites à l’aéroport national, pour la plupart, les candidats réfugiés sont d’abord passés chez nos voisins où ils auraient dû se manifester.

Selon le rapport du Sénat sur « La politique gouvernementale à l’égard de l’immigration », du 28 mars 2000, de 1988 à 1999, sur les 180.000 demandeurs d’asile enregistrés, 40.000 restent en attente de décision, 13.000 se sont désistés explicitement (9,3%), 12.000 ont bénéficié du statut de réfugié (8,6%) , 115.000 ont été refusés définitivement (82%) et « ont reçu un avis de quitter le territoire (mais) ne l’ont probablement pas suivi dans la plupart des cas. (…). Grosso modo, on peut estimer que 70.000 à 80.000 de ces personnes se trouvent toujours sur le territoire belge. Parmi elles, 18.000 à 22.000 personnes ont attendu pendant trois ans et 10.000 à 12.000 pendant quatre ans, avant d’obtenir une réponse négative».

Si on suppose que les 35.000 décisions prises en 2000 ont été dans le même sens que durant la période 1988-1999, l’an passé, il y aurait eu 3.010 asiles accordés, 3.255 désistements et 28.735 personnes déboutées. Comme il y eut 10.667 rapatriements dont 5.382 volontaires, 4.835 de force (80% des 6.067 tentatives) (déclaration du ministre de l’Intérieur, Antoine Duquesne, le 10 janvier), on peut évaluer à 18.518 le nombre de déboutés en 2.000 qui se trouvent dans la « nature » et dont une bonne partie est allé grossir la masse des clandestins.

Pour 1999, le ministère de la Santé publique avait prévu pour l’accueil des demandeurs d’asile :

CPAS : 5.837 millions, Centres de la Croix Rouge : 932 millions, Organisation internationale des migrations (OMI) : 115 millions et Organisations non gouvernementales (ONG) : 22 millions. En tout 6.906 millions, soit une augmentation de 31% par rapport à 1998. Ce budget est sans doute dépassé, car les demandes d’asile en attente de décision ont augmenté de 68% de fin 98 à fin 99 passant de 23.030 à 38.661 ; fin 2000, elles étaient de 47.500. (12e rapport CGRA, p 98 et 116 et Pascal Smet Soir 10/1).

Pour 2000, sur base d’extrapolations, cette assistance sociale devait donc largement dépasser les 11 milliards. (On peut aussi faire un autre calcul qui aboutit au même chiffre: 42.000 demandeurs en moyenne percevant un minimum de 22.000 francs par mois, soit 264.000 francs par an, total : 11,088 milliards).

A ceci il faut ajouter les frais de gestion de l’Office des étrangers (OE), du Commissariat général aux réfugiés et apatrides (CGRA), la Commission permanente de recours (CPRR) et la part du Conseil d’Etat (CE) consacrée aux recours de demandeurs d’asile qui, selon le ministre A. Duquesne (RTL, 21/1), en 2000, se montent à 2,5 milliards (1 milliard pour le CE, dont ils représentent la moitié de la charge de travail).

Il faut encore ajouter la gestion des centres fermés et le coût des milliers d’expulsions forcées qui ont mobilisé des moyens considérables (ainsi, suivant les recommandations de la commission Vermeersch, des expulsions peuvent se faire par jet privé; selon une évaluation du Ciré, un vol vers Kinshasa, par Falcon ramenant quatre expulsés, accompagnés de cinq gendarmes, coûte 3 .275.000 francs), ce qui représente des dépenses au moins égales aux 2,5 milliards de l’OE, du CGRA et du CE. 

Le coût des demandeurs d’asile en 2.000 peut être évalué à un total de 16 milliards répartis en 11 pour l’assistance sociale, 2,5 pour la gestion administrative et judiciaire et 2, 5 pour les expulsions et centres fermés. Il s’agit en grosse partie de gaspillage, puisque environ 9/10 des demandeurs d’asile sont déboutés, et qu’une administration efficace, une coopération plus étroite avec nos voisins et des expulsions effectives en auraient réduit de beaucoup le coût.

A titre de comparaison, le budget 2001 de la Communauté française de Belgique prévoit 12 milliards pour les universités.

Comment en est on arrivé là ?

Avril 1998, un collectif contre les expulsions commence une lutte contre les centres fermés et les rapatriements d’étrangers en situation irrégulière qui aboutit, le 22 septembre 1998, à la mort d’une nigériane, Sémira Adamu. Les expulsions forcées sont suspendues pendant des mois.

Le 17 septembre 1998, un Mouvement national pour les régularisations des sans papiers et des réfugiés, MNRSPR, regroupant diverses associations allant du MRAX à la Ligue des Droits de l’homme en passant par le MOC, se crée et complète l’action du Collectif. Forts de l’émotion qui

a suivi l’expulsion tragique de Semira Adamu, et soutenus par le MNRSP, des « sans papiers » occupent des églises en octobre 1998.

Juin 1999, après les élections législatives, une coalition écolo-socialiste-libérale se forme. L’informateur qui a négocié la coalition, Louis Michel, a reçu des représentants du MNRSP. Une régularisation des clandestins figure dès lors au programme gouvernemental et est votée le 22 décembre 1999. Pendant les trois dernières semaines de janvier 2000, 32.000 dossiers de régularisation sont ouverts dans les communes. Mi-2001, l’opération devrait être terminée ; les régularisés coûteront de 7à 8 milliards par an à la collectivité.

Début 2001, devant l’afflux de candidats réfugiés, le gouvernement remplace enfin l’aide financière aux réfugiés par une aide matérielle. En outre il voudrait raccourcir la durée de traitement des demandes d’asile à cinq semaines et traite l’arriéré des 47.500 demandes en seconde priorité (principe « dernier arrivé, premier traité » ) mais il existe des partisans pour continuer notre submersion.

A la question « Que faut-il faire pour réguler les flux ? », le secrétaire fédéral d’Ecolo, Jacques Bauduin répond au moment où l’on expulse des Kazakhs : « Terminer les régularisations, réformer l’asile, et accorder un statut complémentaire aux citoyens de pays en guerre et aux minorités opprimées. Ce serait une solution pour les Sierra-Léonais, les Ouïghours, etc.» (« Le Soir » du 5 janvier 2001). Ce sont désormais des populations entières, et non plus des individus, qu’Ecolo compte abriter chez nous.

Le pourcentage de reconnaissance global des demandes d’asile est très bas (8,3% en 1999, 12,7% en 1998). Moins d’un débouté sur deux est rapatrié et la moitié d’entre eux y furent forcés.

Cercle vicieux, la non-expulsion des déboutés encourage les (fausses) demandes d’asile. Celles-ci nous coûtent plus cher que l’enseignement universitaire francophone.

Au lieu de préparer l’avenir de la Belgique, nos dirigeants en font un radeau de la Méduse. 

Augustin

 

(Bastion n°50 de Février 2001)

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