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Vers la fin de la Sabena 

 

Depuis des décennies, notre compagnie « nationale » médiatise régulièrement ses crises internes pour obtenir une recapitalisation aux frais des contribuables.

Les managers changent (...Carlos van Raefelghem, Pierre Godfroid, Paul Reutlinger, Cristof Müller), mais les problèmes restent identiques: sous-capitalisation, mauvaises relations sociales, charges sociales prohibitives, pas de statut privilégié à Zaventem… et erreurs de gestion («couvertures» sur le carburant et le dollar inexistantes ou insuffisantes… notamment).

Il est à craindre cependant que la Sabena disparaisse définitivement d’ici cinq ans.

La compagnie SAirGroup (Swissair) s’est intéressée à la Sabena pour pénétrer le marché protégé de l’Union Européenne et obtenir les droits de trafic réservés aux compagnies de l’UE.

Le groupe suisse s’est employé à vider la Sabena de sa substance, via la filiale commerciale AMP, et via le transfert des activités rentables (catering, cargo, technique, services au sol…). A terme ne devraient rester « belges » que les activités non rentables…

Les Suisses ont également été soupçonnés de vider la Sabena de sa trésorerie, notamment par des sous-facturations et sur-facturations internes au groupe. Bien que des indices très sérieux aillent en ce sens, l’audit commandé par les syndicats à la société US ALPA n’a pu le démontrer. Il est vrai que cet audit s’est fait dans la précipitation et n’a pas eu accès à la comptabilité transférée en Suisse.

Entre-temps les problèmes du SAirGroup et les démissions du CEO Ph. Bruggisser et de P. Reutlinger ont largement occulté le problème des relations entre la Suisse et la Sabena.

Il n’en reste pas moins que lorsque la ratification par tous les membres de l’EU des accords entre la Suisse et l’EU sera acquise (et donc l’acquisition des droits de trafic européens de la Sabena) et que le transfert des activités commerciales rentables de la Sabena sera terminé, SAirGroup pourra laisser tomber les activités non rentables de la Sabena, c’est à dire la compagnie elle-même.

Alors, notre compagnie (une des plus anciennes du monde) qui n’aura plus de nationale que le nom, pourra disparaître…

Les administrateurs belges (Valère Croes, Philippe Suinen…), nommés politiquement, ne voient pas plus loin que leurs jetons de présence, et l’Etat belge se fait berner!

Ces dernières années, le contribuable aura allongé en vain plus de 55 milliards de francs. Comment se fait-il que des compagnies comme la KLM soient rentables?

 

(Bastion n°50 de Février 2001)

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