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Le
rapport annuel 2000 du centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le
racisme
LIMMIGRATION, UN
PROBLEME DE RACISME ? La question du racisme ne représentait
que quelques pour cent du rapport 1989 du Commissariat royal à la politique des
immigrés (CRPI). Elle en fait plus
du quart dans le rapport 2000 de son successeur le CECLCR.
Le rapport du CRPI était intitulé « Lintégration :
une politique de longue haleine », celui du CECLCR
« un combat pour les droits ».
Alors que les Africains subsahariens ne représentent officiellement que 0,3% de
la population, mais déposent 15% des plaintes pour racisme, le dernier rapport
est illustré de photos montrant presque toujours un noir et un blanc. On
voit le chemin idéologique parcouru en dix ans. Faute de résoudre les problèmes
liés à limmigration musulmane, on les habille de racisme et lon
culpabilise la population européenne (« ils » luttent pour « les
droits »). PEU DE FAITS
RACISTES RAPPORTES « La Libre Belgique » (1)
écrit « En 2000, 967 plaintes pour racisme ont été introduites au Centre (
) ».
Or il y en eut en réalité quatre fois moins, car dans 25% des plaintes
seulement « il est question de
racisme dans le sens de la loi du 30 juillet 1981». (p 24). Dans 75% des
cas, le plaignant aurait dû sadresser à un autre médiateur, sest cru à
tort discriminé ou a pratiqué ce que Bruno Gheerbrant (2)
appelle un chantage racial. Cest à
dire quil a déplacé un contentieux vers le terrain du racisme pour faire
avancer ses affaires et a fait porter le soupçon sur un innocent (« le
fonctionnaire blanc belge fait une objection à la qualité de mon dossier de
naturalisation ? cest du racisme »).
Le rapport nanalyse pas ce fait, ni les moyens de léviter, mais présente
des tableaux trompeurs, comme « La
Libre » le démontre. Ce racisme imaginaire, voire antiblanc,
ne préoccupe pas le Centre. Il semble incapable de le comprendre. Il ny a
dailleurs pas intérêt, puisquil alimente son activité et accroît son
tableau de chasse. Un audit externe du Centre simpose donc.
Finalement des quelque 90 plaintes pour
traitement discriminatoire et 150 pour incitation au racisme (dont 88 pour
affiches et tracts électoraux ou autres), il na résulté que 89 procédures
judiciaires. Ce chiffre doit être mis en ralation avec les 856.495 infractions
relevées en 1998, dont 38.371 vols de voiture, 3.682 incendies volontaires ,
54.605 coups et blessures et 539 meurtres et assassinats,. (SGAP-INS). Régulièrement, et dans de fortes
proportions, le Belge se déclare raciste ou plutôt raciste. On est
dailleurs surpris de ne lire aucun sondage à ce sujet dans ce rapport, ni de
comparaison internationale. Mais cela na, semble-t-il, aucune relation avec
le nombre de faits racistes recensés. A Anvers, où le Vlaams Blok a récolté
un tiers des suffrages, lors des élections communales de 2000, le nombre global
de plaintes a chuté de 25%. Alors quà Bruxelles, où la droite nationale et
européenne est en retrait, ce nombre a augmenté de 25%. Signe que le citoyen
patriote lutte pour une politique et non contre des personnes. ceci invalide
bien des accusations dincitation au racisme. Enfin, avec beaucoup de retard, le Centre
a observé « la diffusion dune
propagande antisémite et raciste vis-à-vis des Belges par des mouvements
politico-intégristes musulmans » (p 74). Il ne semble pas ?
discrimination positive? ? quune action ait été engagée à ce sujet.
PRESUME COUPABLE
Le gouvernement va étendre la loi contre
le racisme. 1) Pour certains délits, tels les coups
et blessures, le motif raciste, dénommé abject,
pourra être considéré comme circonstance aggravante. 2) Des procédures civiles seront prévues
en faveur des victimes et il sera dorénavant possible que « des
données statistiques soient acceptées, aussi bien en matière pénale que
civile, comme indication objective de discrimination potentielle » (p 108).
Une faible proportion dallochtones dans une entreprise peut tout aussi bien
signifier une discrimination
injustifiée quun manque dintérêt, de qualification ou de disposition dans
un groupe ethnique déterminé. Dans chaque entreprise, faudra-t-il tenir des
registres afin de mesurer, catégorie par catégorie, les représentations
ethniques ? On va racialiser
toute la société. De létude de statistiques naîtront soupçons, puis
querelles dexpert. Chaque groupe ethnique sera délimité, dénudé, mesuré,
jaugé et enfin jugé aussi impitoyablement que les individus.
La commission européenne sest, elle
aussi, mise au travail. Elle a émis une directive afin de lutter contre les
discriminations directes ou indirectes basées sur la race ou lorigine
ethnique. Est indirecte « une
disposition, un critère ou une pratique apparemment neutre [
] susceptible
dentraîner un désavantage particulier pour des personnes dune race ou
dune origine ethnique donnée par rapport à dautres personnes
»
sauf si cest objectivement justifié et mis en uvre avec des moyens
appropriés et nécessaires. Exemple. Si une entreprise recrute de préférence
parmi les membres de la famille du personnel et que celui-ci ne comporte pas
« une proportion de travailleurs
dorigine étrangère représentative de lensemble de la population »,
alors cette pratique a des effets négatifs sur lembauche de ces travailleurs
et constitue un cas de discrimination indirecte. Un usage ancien peut être
remis en question, du jour au lendemain, si un allochtone y voit une objection.
(p 109 et 110) Les Etats membres de lUE doivent
prendre les mesures législatives nécessaires pour que, lorsquune
discrimination est présumée, il incombe dorénavant «à
la partie défenderesse de prouver quil ny a pas eu violation du principe
de légalité de traitement». La charge de la preuve sera ainsi inversée. XENOCENTRISME Le gouvernement compte élargir les
missions du Centre qui devra « veiller
au respect des droits fondamentaux des étrangers (
) »
(p 113)
Le xénocentrisme
(xénos : étranger. Tendance à privilégier le point de vue de létranger.
Antonyme d ethnocentrisme) du Centre, si visible à la lecture de
ses bilans, va être accentué. Mais pourquoi veiller spécialement au respect
des droits des étrangers ? Des conventions, des traités,
internationaux et européens, ainsi que la Constitution (article 191)
assurent la protection des personnes, étrangers compris. Ces derniers peuvent
être assistés dans leurs démarches et recours par des avocats, des médiateurs,
des associations, leur ambassade ou consulat. Pour quels motifs faut-il veiller
particulièrement aux droits des étrangers ? Et dailleurs, existe-t-il
une seule administration belge au service exclusif de la défense des droits
fondamentaux des Belges ou des Européens t ? Si cétait le cas, le
Centre aurait déjà demandé une réforme légale à ce sujet, puisque ceci
serait contraire à linterdiction de discrimination sur base de la nationalité
(voir p 112). Le Centre va donc exercer lui-même un type de discrimination
quil combat. UN PLAIDOYER MITé
Le Centre prétend réfuter des « rumeurs
infondées (qui) circulent au sein de la population à propos du coût hypothétique
pour la sécurité sociale de la présence dans le royaume des populations
issues de limmigration non-européenne » (p 225). Une rumeur
accréditant lidée que le transfert dallocations familiales vers ces
populations est excessif, le Centre tente den démontrer la fausseté sans en
rechercher lorigine. Or, en p. 184, on trouve des indices conjoncturels de fécondité
par nationalité pour 1994: Belges : 1,5 ; Italiennes : 1,31 ;
Turques : 3,3 ; Marocaines : 3,91.
Lindice de fécondité pour un simple remplacement des générations
étant de 2,1, nous voyons que les Européens sont en train de suicider par dénatalité
? lexpression est de Raymond Aron ?, tandis que Turcs et
Marocains progressent vivement. Pour calculer leur expansion réelle, il
faudrait tenir compte de l importation
des époux et épouses, et multiplier ces indices par, respectivement, 1,78
et 1,6 (3)
! Les Européens font moins denfants que
les non-européens et donc perçoivent proportionnellement et nécessairement
moins queux. Ce qui les irrite ou les angoisse, cest de vivre leur déclin
et de se voir remplacés par des populations venues dautres civilisations.
Cest pire que de payer trop pour les allocations, cest presque financer sa
propre perte. Le Centre semble sensible à tout, sauf à notre mort collective.
Il sintéresse à notre vieillissement démographique qui nen est que le
prélude, mais de quelle manière ? «La
migration est un protagoniste positif important en Belgique dans le débat sur
les pensions.» (P 221). Cela est certes plus délicat que le « ils
? les nouveaux immigrés ? nous paieront nos pensions »
que proclamait récemment (4), Jean Cornil .
Ce que lon pourrait qualifier de point de vue veule de décadent, dodieuse
apologie dun nouvel esclavage salarié ou de basse démagogie. Mais est-ce
vrai ? Et à quel taux « nos » pensions seraient elles
assurées de la sorte? Une évaluation simpliste et en dessous de
la vérité : si le taux dactivité réel (la part de la population de
18 à 64 ans effectivement au travail) des Européens était le même que celui
des Turcs de Belgique, lactivité économique, et donc la richesse,
baisserait de 60% !
Source : INS - Bulletin de naissances sauf DAMAS H., WATELAR Ch., VEYS D., POULAIN M. (1988) et ** Institut de démographie (UCL) (1995) INTEGRATION OU
SEPARATION ?
En conclusion de laperçu démographique,
on lit « (
) la convergence des
comportements est évidente entre la population belge et les populations issues
de limmigration, quelque soit leur nationalité.» (p 210 et 211), puis
« (
) les naturalisés présentent
des comportements et des caractéristiques (lesquelles, ce nest pas précisé)
souvent très semblables à ceux de la population belge de naissance ».
Ces affirmations capitales ? elles en sont en gras dans le texte
? contredisent catégoriquement la sociographie de la population
dorigine turque réalisée par Altay Manço (5)
où je lis p 23: « (
)
lexpérience montre que les personnes naturalisées continuent, pour la
grande majorité dentre elles, à maintenir leur mode de vie habituel et des
liens très serrés avec la communauté immigrée turque » cest
pourquoi « (
) il est important
destimer la taille de la population naturalisée originaire de Turquie ».
Et « Sil est donc communément
admis que lintégration de populations issues dimmigrations dans une société
daccueil se réalise par ladoption par les acteurs migrants de valeurs
culturelles dominantes et de pratiques sociales courantes dans cette société,
lexemple de la communauté turque de Belgique, développé ici, illustre pour
bien des aspects une dynamique différente et originale (
) » p 42.
Progressive intégration de la plupart des
allochtones de toutes origines au sein de notre société ou maintien de différences importantes
pour certaines populations? Ces thèses opposées correspondent, pur hasard, aux
idéologies des commanditaires des deux études, le Centre dune part et
lambassadeur de Turquie dautre part. La première nest étayée par rien
elle se trouve dans une « conclusion
additionnelle » qui nest précédée par aucune étude et rien
ne permet de penser que son auteur se préoccupe sérieusement de la population
résidente, particulièrement celle de souche européenne. La seconde sappuie
sur une large argumentation, une documentation explicite et accessible, des enquêtes
sérieuses et est plus proche des faits. Enfin son auteur montre un authentique
souci de la population étudiée, la population dorigine turque. Ah ! si nous avions un ambassadeur de
Belgique à Bruxelles, il y aurait au moins un fonctionnaire qui
soccuperait des Belges. Il faudrait aussi un ambassadeur de lUE à
Bruxelles. Pour les Européens.
CONCLUSION La lutte pour l « égalité
des chances » ne peut passer par de lintoxication, voire de la désinformation
méthodique. Le rapport 2000 démontre par labsurde combien est sotte lidée
du gouvernement de confier au Centre la mission scientifique « (
)
déclairer les pouvoirs publics sur la nature et lampleur des flux
migratoires (
) » (p 113). Ce travail doit être confié à un
organe exclusivement scientifique. Il faudrait créer un
Institut de démographie, chargé
détudier également leffet de ces flux et le résultat
des politiques régionales et communautaires en la matière. Le Centre est trop politisé que pour se
charger détudes scientifiques. Le risque totalitaire du type Lyssenko
menace. Et dailleurs, sa compétence est déjà beaucoup trop universelle :
« Quant à la dimension
interculturelle des cours, le Centre collabore à des actions menées au niveau
des programmes (histoire) et des manuels scolaires (géographie) » p
57. Augustin (1)
26 avril 2001
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(Bastion n°53 de Mai 2001) |