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EDITORIAL

 

NE NOUS TROMPONS PAS D'ENNEMI !

 

 

Un acte essentiel1 pour tout acteur politique est la désignation de l’ennemi. Agir en politique, c’est essentiellement se battre pour quelque chose et contre quelqu’un. L’ennemi est celui qui a, concrètement, des objectifs antagonistes aux nôtres, qui s’efforcera par tous les moyens de nous empêcher d’atteindre nos buts, voire d’exister.

On ne peut combattre tous azimuts. Une des règles de la stratégie est l’adéquation entre les objectifs et les moyens. Il ne faut pas perdre son énergie et gaspiller ses moyens en visant une multitude d’objectifs. Il faut désigner et clairement identifier l’ennemi, et tenter de s’allier à tous ceux qui combattent le même ennemi. Rien ne sert de s’attaquer à des chimères, à des ennemis hors de portée ou trop puissants.

Les forces obscures du mondialisme, de la haute finance ou du grand capital apatride ? Ne perdons pas notre temps à lutter contre ces puissances hypothétiques, difficiles à identifier et à cerner, sur lesquelles nous n’avons aucune prise. Nous ne sommes pas de taille. Contentons-nous de les avoir à l’œil, d’apprendre à les connaître en vue de contrecarrer leurs plans. Quand le feu fait rage à la maison, on n’enquête pas sur l’éventuel commanditaire du pyromane !

Nous ne devons pas nous en prendre aux illégaux, aux faux réfugiés ou aux Extras-Européens qui profiteraient de notre sécurité sociale. On ne peut guère leur en vouloir de profiter du système : nos politiciens leur offrent ici, pour ne rien faire, dix fois plus que s’ils travaillent dur dans leur propre pays. Si un état d’Amérique proposait à tout Belge qui y émigre, quelque 500.000 francs nets par mois pour ne rien faire, il y a gros à parier que beaucoup de Belges tenteraient l’aventure… L’immigré n’est pas l’ennemi : il n’est que le jouet, l’instrument et le protégé de notre ennemi.

Notre véritable ennemi, ce sont ceux qui détruisent notre pays, déstructurent notre société, bradent nos valeurs, volent notre argent et nous privent d’identité. Renversons ceux qui, grassement payés pour nous protéger, gérer nos institutions et nous servir, se prennent pour nos maîtres !

L’ennemi, ce sont ces partis politiques, qui occupent le pouvoir et profitent du système qu’ils ont mis en place, en laissant notre pays se dégrader. L’ennemi, ce sont ces menteurs, qui promettent toujours, avant les élections, ce qu’ils n’ont pas réalisé, quand ils occupaient le pouvoir. Ce sont ces groupes de pression, qui ont colonisé l’Etat pour le mettre en coupe réglée. L’ennemi, ce sont ces traîtres, qui se vendent à des forces étrangères et bradent notre pays, son patrimoine, ses traditions et sa souveraineté au tout venant, pourvu qu’ils en tirent quelque menu profit, ou quelque prolongation de leurs prébendes. Ce sont ces bonimenteurs qui s’auto-proclament « démocrates » à chaque tour de phrase, pour faire oublier qu’ils se moquent des besoins du peuple. Et qui osent affirmer qu’il existe des valeurs supérieures (leur portefeuille?) à la volonté populaire… L’ennemi, c’est cet « establishment » – établissement, pour parler français –, qui occupe le pouvoir sans discontinuer et qui est le seul responsable de la déglingue de notre beau pays.

Comment les combattre ? Non pas en faisant la révolution : ils n’attendent que cela pour nous condamner, nous emprisonner et nous détruire! Mais les battre sur leur terrain. Sur le terrain de la démocratie. En leur prenant des voix, en leur raflant des sièges, leurs mandats, leurs places et leur argent. C’est leur terreur et leur hantise. Il leur restera pour choix: perdre leur pouvoir ou s’adapter à nos idées. Parce que s’ils ne changent pas, parce que s’ils ne tiennent pas compte de nous, de nos opinions et de la volonté du peuple, ils seront tôt ou tard remplacés.

Certains préfèrent d’autres méthodes ou visent d’autres objectifs. C’est leur droit. Nous ne sommes pas d’accord avec eux, mais ne nous trompons pas d’ennemi. Aucun allié objectif ne doit être négligé : tout qui s’attaque aux satrapes qui nous gouvernent et les affaiblit, nous aide dans notre dessein.

Lorsque l’on est en guerre, les vrais patriotes ne se posent pas la question de savoir qui est de gauche ou de droite. On ne discute plus du sexe des anges. Il faut combattre, harceler, affaiblir et détruire l’ennemi avant qu’il n’ait détruit notre pays, ce que nous aimons et surtout avant qu’il ne nous détruise. Les querelles de chapelle font le jeu de l’ennemi commun. Lorsque la maison brûle, on ne se dispute pas pour savoir qui tient le seau ! Foin des querelles de personnes ou des ambitions personnelles. Dans notre créneau politique, on ne monte pas en première ligne pour profiter des honneurs, mais pour parer les coups. Malheureusement, certains ne l’ont pas encore compris.

Il nous faudra aussi préciser pourquoi nous combattons. Quels sont nos objectifs. Ce que nous voulons construire. Nous y reviendrons, bientôt, et longuement.

François-Xavier ROBERT

Licencié en sociologie, science politique et en droit

Ancien officier supérieur des paras-commandos

 

 

1. Selon Carl Schmitt (1888-1985), juriste, politologue et philosophe

(Bastion n°59 de Mars 2002)

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