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Séisme électoral à Rotterdam

Pim Fortuyn  

(voir le Bastion de Juin 2002)

 

Lors des élections municipales de Rotterdam, la liste du sociologue Pim Fortuyn, éditorialiste de l'hebdomadaire le plus vendu aux Pays-Bas, Elsevier, a fait un tabac: 17 sièges sur 45, soit plus que le Vlaams Blok à Anvers. Un véritable séisme dans le landernau politique néerlandais!

D’autant que sa liste serait créditée, selon un récent sondage NIPO, de 29 sièges sur 150 pour les prochaines élections à la seconde chambre des Etats-Généraux. Son ancien parti, Leefbaar Nederland étant crédité quant à lui de 5 sièges.

Rappelons que Pim Fortuyn avait été prié de ne pas se présenter sur les listes du parti Leefbaar Nederland, qu’il avait récemment fondé, suite à sa déclaration relative aux étrangers – « les Pays-Bas sont pleins » et devraient fermer leurs portes aux étrangers – un argument imparable dans un pays où la densité de population est parmi les plus élevées au monde. Il propose une mesure radicale: la suppression de l'article premier de la Constitution concernant la non-discrimination.

Issu de l’extrême-gauche, ouvertement homosexuel, Pim Fortuyn utilise son identité gay pour désigner l’Islam comme son ennemi personnel: il lui a déclaré une « guerre froide », parce qu’il est l’ennemi des valeurs occidentales.

Certains analystes suggèrent que Fortuyn aurait bénéficié non seulement des votes xénophobes, mais également des très nombreux homosexuels que compte le port de Rotterdam.

Dans cette ville, un habitant sur deux est étranger. Et, si elle est le poumon économique des Pays-Bas, c’est une ville déstructurée, sans centre ni faubourg, loin des cartes postales romantiques.

Si le gouvernement a mené une politique d'intégration en favorisant l'emploi des allochtones, cela ne signifie pas du tout que la population autochtone accepte mieux les extra-Européens. Au contraire!

Selon un sondage du quotidien Volkskrant, 63% des Néerlandais estiment que les musulmans qui approuvent les attentats doivent être expulsés du pays et 62% pensent que les attentats vont retarder l'intégration des musulmans.

Les sondages montrent qu'une partie importante des Néerlandais n'acceptent toujours pas le fait de vivre dans une société multiculturelle, malgré un long travail de « pédagogie ».

Les remarques xénophobes surgissent de plus en plus ouvertement dans les conversations et l'idée d'une société multiculturelle est de plus en plus remise en question. Les incidents violents se multiplient entre les diverses communautés étrangères et les néerlandais de souche. Comme quoi, chassez le naturel, il revient au galop!

 

 

(Bastion n°60 d'Avril  2002)

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