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ANDALOUSIE, RÊVE ET CAUCHEMAR

 

LEUR ANDALOUSIE

Le Pianofabriek de Saint Gilles, avec le soutien de la communauté flamande et de l’EMB, s’est prêté à une belle opération de propagande islamiste en accueillant ce mois de février l’exposition « Andalus, Jugulaire de l’humanité ». Le 9 février 2002, Jean Yahya Michot, venu d’Oxford, y a donné une brillante conférence « Rêver d’Andalousies » replaçant cette période de l’histoire ibérique dans celle de la civilisation musulmane. Commencée par une facile conquête (711), l’Andalousie musulmane entame son déclin par un autre fait militaire : la victoire  des chrétiens sur les Almohades en 1212. A son apogée, son chef Abd al-Rahman III (912-961) se fait appeler le khalife à la place de celui de Damas. Cordoue compte de 200 à 500 mille habitants et connaît une brillante vie intellectuelle ; ainsi celui qui devint le pape Sylvestre II y étudia. En 1492, le réduit grenadin tombe, puis c’est l’érosion de la présence musulmane se concluant par l’expulsion finale en 1609. Michot compare la politique religieuse espagnole à celle de l’ « extrême droite » d’aujourd’hui et cite le refus d’inscription d’étrangers dans certaines communes dans les années soixante. (En 1962, les Français d’Algérie firent leur valise en un temps record ; pourquoi s’apitoyer sur les uns et non sur les autres ? Ces derniers n’étaient pas musulmans).

Il mentionne l’existence d’un statut de dhimmi, fort décrié dit-il par des études israéliennes (sic) de Bat Ye’or (les lecteurs du « Bastion » savent l’intérêt que nous portons à ses ouvrages; Bat Ye’or est née en Egypte et de nationalité britannique). Pour finir, Michot déclare préférer Istanbul, Bagdad et Cordoue dans leurs premiers temps islamiques à l’Athènes de Périclès. Il oppose leur diversité de peuples, leur aimable cohabitation à l’organisation politique grec excluant les métèques. Se convertir, c’est changer de passé.

Mais revenons à l’Exposition : moins de vingt photos et textes racontent l’histoire musulmane de l’Espagne du point de vue du conquérant. Titres évocateurs des affichettes : « Invasion. Révolution. Conquête. Libération », « Mythe de Poitiers », « Inquisition donc Renaissance ». L’ouvrage d’Ignacio Olagüe au titre flamboyant « Les Arabes n’ont jamais envahi l’Espagne » est cité mais je n’ai pas vu de référence à l’excellent « La vie quotidienne dans l’Europe médiévale sous domination arabe » de Charles-Emmanuel Dufourcq, publié chez Hachette, qui le contredit tout à fait. Plongé dans une atmosphère mauresque, évoluant dans un public dont les femmes étaient pour la plupart voilées, le visiteur lit le passé espagnol revisité par une tendancieuse mémoire musulmane.

Encore un peu plus d’immigration et notre passé sera celui des cavaliers arabes affrontant Charles Martel à Poitiers. Celui d’un Tahar Ben Jelloun citant avec complaisance, dans «L’Islam expliqué aux enfants»  paru au Seuil en janvier 2002, un historien qu’il ne nomme pas et qui affirme que lorsque les Arabes ont débarqué, l’Andalousie : « C’était le néant total. Les immigrants qui arrivaient par fournées entières d’Arabie et de Syrie trouvaient là des populations incapables de leur apporter quoi que ce fût. Rien n’existait qu’on put adopter, assimiler, imiter ou développer. » (C’est mille fois pire que les propos « scandaleux » attribués à Berlusconi mais comme c’est un Arabe qui le dit personne n’osera moufter). Celui d’un Mustapha Largo, chanteur bruxellois d’origine marocaine, inconsolable de la chute  de Grenade  tombée il y a plus de 500 ans :    

                 « 1492, la chute de Grenade et la fin de l’histoire mauresque 

O Toi, fais attention à toi

                    Car ils sont arrivés aux portes de nos maisons

                    Et fais gaffe à toi

                  Ils sont en train d’occuper l’Andalousie »

Dans le même disque, « Largo Dounia », l’auteur s’insurge contre l’ « oubli » des jardins de l’Alhambra.

Trop de musulmans ne semblent pas encore remis de la perte de l’Andalousie ; regrettant ce temps béni de leurs colonies, ils font le rêve trouble de les reconquérir par l’immigration. Seraient-ils incapables de fertiliser leur immense espace ?

L'ESPAGNE MUSULMANE TOLERANTE? UN MYTHE.

Afin de dissiper les craintes des Européens inquiets des poussées migratoires arabes, nos bien-pensants répètent que dans l'Espagne du Moyen Age, musulmans, juifs et chrétiens vivaient en bonne intelligence. Averroès et Saint Thomas d' Aquin ayant lu tout deux des œuvres maîtresses d’Aristote, Maïmonide étant contemporain du premier et natif de Cordoue comme lui, l’harmonie devait régner entre les trois monothéismes. Quelle sottise ! On peut imaginer en 1939, le Français Jean-Paul Sartre tirer, comme un lapin,  son inspirateur allemand Heidegger. Pour connaître les relations entre les fidèles des trois religions, il faut lire les historiens, par exemple Charles-Emmanuel Dufourcq.

Si, généralement, chrétiens et juifs n'étaient pas persécutés, ils étaient discriminés, leur statut était celui de dhimmi :ils avaient le droit de pratiquer leur culte mais devaient reconnaître l'autorité des musulmans à tous les niveaux, payer des impôts particuliers, leur capacité d'ester en justice contre un musulman était nulle, etc. Pas d’égalité de droits entre gens du Livre. Grenade musulmane n’est pas l’âge d'or mais un mythe "inventé par les juifs d'Europe au XIXe siècle comme un reproche adressé aux chrétiens et repris par les musulmans de notre temps comme un reproche adressé aux juifs" (article "Les juifs pro-islamiques" dans "Le Retour de l'Islam" de l'éminent Bernard Lewis. (Gallimard, 1985, p 329).

Aujourd’hui il est entretenu par les socialistes tiers mondistes « antiracistes » du type Jean Cornil .  « Nous sommes si loin du rêve du califat de Cordoue et des voyages de Léon l’Africain. » dit-il pour condamner sans argument les analyses d’Huntington dans l’ouvrage collectif « Les fous de guerre » EVO 2001, consacré aux attentats du 11 septembre et où le mal est plus américain que Ben Ladenien. L’autre gauchiste, « antiraciste » de choc,  Anne Morelli y a apporté sa très pavlovienne contribution. Comme par hasard, elle parlera d’immigration à Pianofrabriek quinze jours après Michot.

L'Espagne musulmane, pas plus que l'Algérie française, ne peut être proposée en modèle contemporain des relations entre monothéistes. Des multiculturalistes par ignorance, souci de consensus ou perversité, louent l'une et condamnent l'autre et se révèlent à l'unisson des islamistes pour qui l'hégémonie musulmane est l’idéal. Tous leurs discours sur l’Andalousie sont des justifications d’islamisation conquérante. Leur rêve est notre cauchemar. Et réciproquement.

DES DIPLOMATES INQUIETS

Comme la plupart des pays devenus musulmans, l’Andalousie fut conquise par les armes. En 622, Mahomet émigre à Médine, c’est l’Hégire, début du calendrier musulman. En 627, il en est le maître. Puis ce fut La Mecque (630). Après sa mort (632), les cavaliers arabes se répandent hors de la péninsule arabique: Damas (636), Bagdad (637), Caucase (643), ils débarquent à Gibraltar en 711. Fait unique pour un pays envahi dans le Ier siècle musulman, ils en repartiront.  5 siècles après ce départ, « ils » veulent y revenir.

 « Des diplomates arabisants du roi Juan Carlos Ier se sont, au reste, inquiétés ces dernières années de mesurer l’influence, parmi les opinions publiques musulmanes de l’idée de Reconquista à rebours. A la suite d’une allusion à ce thème, je vis un jour débouler dans mon bureau, au Caire, l’ambassadeur d’Espagne en Egypte. Il voulait des précisions, voire des dates ! Je lui citai cette réflexion courante aussi bien chez les intégristes que chez les simples traditionalistes : «l’islam n’est pas pressé, mais il est dans sa nature et dans sa mission de ne jamais reculer définitivement. Là où on a prié face à la Qibla [la direction de La Mecque], on priera tôt ou tard de nouveau dans la même orientation. telle est la volonté divine. »   Péroncel-Hugoz dans « Le radeau de Mahomet » Champs. Flammarion. 1984. p 46.

UNE JOURNALISTE « ANTIRACISTE » ET MYOPE

A l’occasion du 20e anniversaire de la loi contre le racisme et la xénophobie, Annick Hovine  interroge des jeunes d’origine marocaine de Molenbeek. (« La Libre » du 31/7/2001). Ceux-ci s’étonnent qu’ « on les assimile obstinément » au pays de leurs parents mais eux même veulent « se réapproprier leur identité culturelle », fondent une ASBL Alhambra rappelant l’Espagne sous occupation arabo-musulmane et manifestent leur solidarité à l’égard d’illégaux marocains de El Ejido au sud de l’Espagne. En février 2000, il y eut des émeutes d’Espagnols révoltés par l’assassinat à coup de couteaux d’une femme au marché par un Marocain et fatigués d’être submergés par leurs voisins du Sud. Jouant sans vergogne sur « la dualité ontologique du moi et du moi d’autrui » (Chap II « La mauvaise foi » de « L’être et le néant » de Jean-Paul Sartre, Gallimard, 1960 p 87), trafiquant la sémantique (l’envahisseur devient un sans papier donc on doit s’apitoyer sur lui), ces Belges d’origine marocaine voudraient nous faire prendre la résistance à une nouvelle invasion maure pour du racisme ! Et la journaliste abonde sans le moindre esprit critique ! Elle en fait même un sujet pour fêter la loi belge contre le racisme ! Si ces jeunes étaient de vrais Européens, ils se ligueraient avec les Espagnols pour refouler les intrus. L’assistance au peuple marocain doit se faire là bas et non ici.

Par ronce et par vaux

ROLAND

 

(Bastion n°62 de juin 2002)

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