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ESPOIR OU PéRIL POUR LA TERRE

par Edgard FLANDRE

Ancien sénateur Ecolo,

Ancien agrobiologiste,

Ancien Président des agrobiologistes belges

MISE AU POINT

Il pourrait paraître pour le moins étrange et paradoxal aux lecteurs du Bastion de voir s’exprimer ici un ancien sénateur Ecolo...

D’où cette mise au point qui me semblait indispensable...

Pionnier belge de l’agriculture biologique et élu Président national, je fus contacté en 1985 par le parti Ecolo, afin semblait-il, de promotionner cette forme nouvelle d’agriculture.

Toutefois, la réalité fut autre et le seul souci d’Ecolo était d’obtenir par tous les moyens la dépénalisation de l’avortement. Tout le reste fut secondaire, y compris ce pour quoi je fus appelé. Je fus élu, en 1985, avec près de 40.000 voix sur la liste sénatoriale de Charleroi-Thuin. Connu et reconnu par les différents syndicats agricoles comme défenseur valeureux de l’agriculture... bien qu’Ecolo (tare pour l’époque) et j’obtins ainsi la sympathie de la classe agricole.

J’étais très actif au parlement. Au fur et à mesure de la montée de ma popularité, Ecolo voyait «rouge » (rien de neuf sous les tropiques...) et me discrédita de plus en plus, au sein même du parti.

Suite à un véritable complot, le parti prit la décision de me «démissionner » pour ma prise de position anti-avortement.

Aussi, afin d’éviter toute nouvelle polémique, j’affirme ici être chrétien, aimant l’ordre et la discipline, respectant la monarchie, estimant que l’avortement, la prise de drogues et l’euthanasie ne sont pas de bonnes solutions à une crise de mal-vivre. Je trouve en outre que la promotion réalisée par les médias de l’homosexualité et des mariages uni-sexes ne peut que perturber l’équilibre déjà fragilisé de la jeunesse qui se retrouve ainsi sans base de référence. Et si ces idées me classent à droite, alors soit, j’y suis.

Quant à mon passé, que ceux qui ne connaissent pas l’enfer que j’ai dû traverser, suite à ma démission et qui n’ont jamais péché, me jettent la première pierre.

Cette mise au point ne sera pas renouvelée mais elle me paraissait nécessaire, ayant été pressenti par la direction du Bastion pour mes compétences agrobiologiques. 

E.F.

ESPOIR OU PéRIL POUR LA TERRE

 

J’aime employer le terme «agrobiologie » en opposition à celui d’«agrochimie ». Celui d’agriculture écologique me rappelant trop de mauvais souvenirs.

L’esprit agrobiologique est ce vers quoi devrait se tourner toute l’humanité. Il replace l’homme au niveau qu’il n’aurait jamais dû quitter. Celui de jardinier de la terre. Maillon vital de la chaîne formée des différents éléments tendant à la production équilibrée de la nourriture mondiale. Une chose est vraiment vitale pour tout individu : manger sainement. Tout peut être enlevé à l’homme, sauf sa nourriture. Face aux agressions de notre époque, garder un esprit sain dans un corps sain devient une nécessité de survie et ne peut être obtenu que par une alimentation saine et équilibrée. Et ce cadeau du ciel passe par l’obtention de l’esprit agrobiologique qui implique nécessairement un sentiment d’humilité : Il faut accepter de reconnaître que la «nature » est capable de gérer l’équilibre du sol mieux que ne pourra jamais le faire une science sans conscience.

En effet, l’agriculture traditionnelle ignore les maillons de la chaîne, que forment les collaborateurs «fauniques » en prévalant la restitution chimique selon le fameux triptyque N.P.K.1 qui les paralyse ou les anéantit.

Bien que respectueux des lois et des règlements, je suis obligé de dénoncer les incohérences de certaines lois sur la ruralité qui ne peuvent prouver à l’évidence que l’incapacité et l’ignorance sur le sujet de ceux qui les ont «pondues».

Ainsi, qui n’a pas en mémoire le «foin» qui fut fait dernièrement avec l’épandage «frauduleux» de «lisier» anonyme. Or donc que du lisier, il n’en était point puisque les caméras de tous bords nous ont montré des tas consistants et visibles en volume aux 3 dimensions ne pouvant être constitués que de fumiers ou de composts divers. Ces derniers étant bien évidemment beaucoup moins polluants que les lisiers divers.

Ces lisiers donc, sont eux constitués de résidus fermentés des selles et urines mélangées des animaux domestiques. Ceux de porc étant les plus olfactifs et les plus déséquilibrés. Ces lisiers divers sont tous plus ou moins liquides et peuvent être justement assainis par le compostage.

Cette ignorance et cet amalgame sont graves et prouvent une fois de plus que l’incompétence règne chez les irresponsables politiques et médiatiques de l’agriculture.

Dans le monde de survie de demain, il n’y aura plus de place pour l’agrochimie de synthèse qui après avoir nourri une humanité de synthèse, l’aura fait périr. Je ne puis pas, non plus, être d’accord avec l’orientation que prend l’agriculture dite biologique suite aux pressions politico-écologiques du dirigisme mondial.

L’adaptation de l’agrochimie à l’agrobiologie ne peut engendrer que d’immenses complexes agricoles, où l’on produirait du lait bio, du poulet bio, de la viande bio et pourquoi pas, sommet des sommets, de l’O.G.M. bio ?

Non, il n’y a pas de tergiversations possibles, l’esprit agrobiologique ne peut s’obtenir que par une véritable conversion de mentalité et non par une pression de subsides... (à suivre)  E.F.

1. NPK: Engrais chimiques et donc artificiels. Les fertilisants complexes, en combinaison binaire (NP : azote, phosphore) ou ternaire (NPK : azote, phosphore et potassium) ont une qualité physique, qui permet un épandage régulier en grande largeur. Leur formulation « tout en un » réduit sensiblement le nombre d’opérations d’épandage sur une même parcelle. Ils s’agit donc d’engrais idéaux pour l’agriculture industrielle.

L’utilisation de tels engrais fait l’impasse sur des aspects essentiels de la fertilisation naturelle. Notamment l’action des bactéries et autres organismes vivants sur les sols. La régénération des sols ne peut se réduire au seul aspect chimique, d’ailleurs lui-même largement incomplet et souvent déséquilibré. L’agrobiologie rejette catégoriquement ces engrais.

 

Agrobiologie: mouvement de l'agriculture biologique; ensemble de techniques agricoles qui visent le respect de la nature et le retour aux pratiques agraires responsables mais avant-gardistes.

L’agrobiologie va plus loin qu’une simple agriculture biologique, qui se contente d’éviter l'utilisation d'engrais et traitements chimiques: c’est l’agriculture de demain et du monde à venir.

Le but de l’Europe agricole était de préserver l’autonomie alimentaire de l’Europe. La politique de subvention à la quantité produite pratiquée par les institutions européennes a certes résolu le problème quantitatif de l’autosuffisance alimentaire, mais cela s’est fait au détriment tant de la qualité de la nourriture, que de la protection de l’environnement ou encore de l’emploi et de la qualité de vie des agriculteurs. Actuellement, une très large majorité du secteur agricole européen est devenue totalement dépendante du système de subventions et des contraintes administratives qui y sont liées.

Les techniques agricoles qui ont été favorisées par les technocrates européens ont mené à un surendettement chronique des agriculteurs. Ceux-ci sont donc pris entre le marteau des banques et l’enclume des subventions européennes.

La politique agricole commune s’avère donc un échec coûteux. Les énormes surplus doivent, soit être détruits, soit être écoulés, moyennant subventions, sur les marchés extérieurs.

Le retour à l’agrobiologie est indiscutablement une, sinon la solution, à ce triste état de fait.

 

 

 

 

 

 

(Bastion n°62 de juin 2002)

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