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éditorial Bastion N° 74

LA démocratie

 

En démocratie, le peuple est souverain. C’est à dire que c’est le peuple qui décide en dernier ressort.

La démocratie, n’est pas une théocratie. Ce n’est pas Dieu – ou un dieu – qui décide de ce qu’il faut faire, ou de ce qui est bien ou mal. C’est le peuple. En démocratie, rien n’empêche un citoyen ou même une majorité de citoyens de croire en Dieu et de se laisser guider par lui. Mais ce n’est pas à Dieu que l’on demande ce qu’il faut faire. Dieu n’a pas à s’introduire en politique, c’est une affaire de vie privée. Les religions qui ne peuvent l’admettre, qui prétendent que la loi divine prévaut sur celle des hommes, ne sont pas démocratiques.

La démocratie n’est pas non plus une autocratie. Un seul homme ne peut disposer de tous les pouvoirs, qu’il soit empereur, roi, dictateur ou général. Mais rien n’empêche que certains pouvoirs soient confiés à un seul homme. Ce qui compte, n’est pas forcément que cet homme soit élu. Ce qui compte, c’est qu’il soit responsable vis-à-vis du peuple et qu’à tout moment il puisse être révoqué et si nécessaire jugé dans le cadre d’un état de droit.

La démocratie n’est pas une oligarchie, où le pouvoir est détenu par une élite ou prétendue telle — aristocratie, possédants, militaires, prêtres, intellectuels… ou toute autre caste —. Il n’appartient pas à un petit nombre, quelles que soient leurs compétences et qualités, de décider à la place du peuple de ce qui est bon ou mauvais, ou de la manière de conduire les affaires. Mais le peuple peut confier à certains la gestion de la société, pour autant que ces gestionnaires soient révocables et puissent être amenés à répondre de leur gestion devant le peuple. Cela est même souhaitable, car on ne peut matériellement demander l’avis du peuple sur tout et tout le temps.

Il fallait rappeler tout cela. Car beaucoup semblent l’avoir oublié.

Nos politiciens notamment. Ils croient que, parce qu’ils ont été élus, ils sont les chefs du peuple. Ils pensent avoir le droit de diffuser leur propagande ou de changer les mœurs par la loi.

Nos intellectuels également. Ils pensent que, parce qu’ils ont étudié, ils doivent guider le peuple, ils doivent lui imposer leur vision du bien ou du mal, et réduire au silence tout qui ne partage pas leur analyse.

Il ne suffit pas de se proclamer démocrate, encore faut-il le prouver dans les faits.

On ne naît pas démocrate, on le devient: en tout homme sommeille un dictateur. Il faut presque avoir subi l’oppression pour comprendre ce qu’est la démocratie.

Être démocrate, ce n’est pas aller voter ou se faire élire. Ce n’est pas non plus affirmer que l’on respecte la Constitution ou se pâmer devant la Convention des Droits de l’Homme.

Être démocrate, c’est accepter sincèrement que d’autres professent des opinions différentes. Quelles qu’elles soient. C’est tenter de trouver ensemble des solutions pour que la société puisse fonctionner le mieux possible, en dépit des opinions différentes, voire contradictoires.

Mais une société de démocrates ne suffit pas à faire une démocratie!

Agréger des opinions individuelles en une décision collective est un véritable défi. Les mathématiciens, économistes et politologues vous le diront. Arrow a même démontré que c’était théoriquement impossible !

Ce que l’on peut certainement dire, c’est que les mécanismes de décision collective fonctionnent mal en Belgique et en Europe. Il n’y a qu’une apparence de démocratie. Et, au lieu de nous rapprocher de l’idéal démocratique, nous nous en éloignons à grands pas.

Vous en convaincre est le thème essentiel de ce Bastion. Car il n’y a de plus dangereuse dictature que celle qui revêt des habits démocratiques !

Bien sûr, il est impossible de tout exprimer en quelques pages. Encore moins de proposer des solutions, même si nous tentons d’en montrer quelques orientations possibles.

A défaut de pouvoir – tant que le FNB reste un petit parti – changer les choses, nous espérons stimuler votre réflexion et amorcer un débat. Ce sera déjà un modeste pas vers l’idéal démocratique.

François-Xavier ROBERT

 

(Bastion n°74 d'octobre  2003)

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