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Les quatre piliers de la civilisation

Troisième pilier: l’esprit de science

Par Charles Magne

 

Chers et fidèles lecteurs, nous allons ce mois encore poursuivre notre réflexion sur les fondements de notre civilisation. Dans ce troisième volet, nous verrons comment l’esprit de science doit être considéré comme l’une des qualités essentielles du génie européen. 

L’esprit de science ne doit pas être confondu avec la science proprement dite. La science se définit, souvent, comme la connaissance exacte. Alors que l’esprit de science doit s’envisager comme une disposition particulière favorisant la recherche de cette connaissance. Historiquement, c’est un fait que toutes les grandes civilisations ont été capables de science. Par exemple, les Egyptiens et les Aztèques ont construit des pyramides requérant des connaissances mathématiques avancées. Toutefois, leur savoir était soumis à une représentation purement magique du monde. Il n’était pas parvenu à ce stade d’autonomie qu’Auguste Comte (1798-1857) qualifie de positif.

L’état positif de la science se caractérise, selon Comte, comme celui où le savant renonce à rechercher le pourquoi ultime des choses et se contente de décrire comment les faits se passent. Il se distingue de l’attitude anthropomorphique par laquelle les individus transposent leur psychologie sur les phénomènes de la nature.

Ainsi, une tempête sera expliquée, dans l’état magique de la pensée humaine, comme la manifestation de la colère du dieu Eole – le dieu des vents.  Au stade positiviste, elle sera décrite comme un déplacement d’air violent entre des zones de hautes et de basses pressions de l’atmosphère.

Selon Comte, l’attitude scientifique n’est pas spontanée chez l’homme, elle est un produit tardif de l’histoire. En apparence, cette interprétation ne manque pas de cohérence. Cependant, elle n’explique pas le miracle scientifique grec censé se produire dans la phase magique de la pensée humaine. L’étude du miracle dorique montre, en effet, que les différents états de la pensée scientifique décrits par Comte coexistaient, déjà, à cette période (Ve siècle av. J.C). Ainsi, la géométrie euclidienne est-elle une géométrie positiviste, alors que les mathématiques pythagoriciennes sont un mélange de conception magique et de rationalisme pur. De notre point de vue, le cadre d’analyse comtien est lui-même marqué par l’historicisme matérialiste dont Karl Popper (1902-1994) dira qu’il est une approche non-scientifique par excellence.

Aussi, à la différence de Comte, on sera incité à penser que l’attitude scientifique n’est pas une propriété historique mais bien une propriété innée de l’homme. Cette propension à la science repose, de toute évidence, sur l’aptitude génétique au langage. Par conséquent, elle varie d’un groupe à un autre et d’un individu à un autre[i]. Incontestablement, les Indo-européens semblent particulièrement bien disposés pour les sciences. Les mathématiques de l’Inde ancienne et celles de la civilisation celtique sont là pour en témoigner[ii].

Toutefois, si le facteur génétique donne une explication satisfaisante de la propension à la rationalité, il ne permet pas de comprendre pourquoi l’élan scientifique grec s’est brisé au début du IVe siècle avant notre ère. 

Popper nous donne un élément de réponse à cette interrogation lorsqu’il affirme que c’est lorsque la société grecque est devenue démocratique que l’esprit de science a pu véritablement se manifester. Ce lien de causalité entre démocratie politique et esprit de science semble corroboré par les événements historiques. Le déclin de la science grecque commence, sous Aristote, avec la période de domination macédonienne (336 av. JC.) et l’introduction de l’orientalisme politique dans les mœurs de la cité grecque. Celui-ci a rapidement conduit à un conformisme politique préjudiciable et à la critique du régime et des idées reçues[iii].

Parallèlement au facteur institutionnel (la démocratie), il nous semble important de souligner que le polycentrisme des Grecs a joué un rôle tout aussi déterminant dans la formation de l’esprit de science. La concurrence des cultes et des croyances a empêché la domination d’une seule représentation du monde qui aurait étouffé la production scientifique. Ce polycentrisme culturel et religieux, de la société antique, est au cœur du miracle grec. Il s’oppose au monisme des religions révélées qui ont fait de la volonté de connaissance un pêché mortel  - Adam est tenté par la connaissance et non par le désir sexuel.

C’est d’ailleurs à cause d’une interprétation moniste et orientaliste de la Bible que la science européenne a stagné de la chute de l’empire romain à la Renaissance[iv]. C’est un fait historique que, pendant le Moyen Age, l’église a combattu toute forme de pensée qui venait contredire le récit biblique et menaçait son pouvoir temporel - on se souviendra, à ce propos, de Bruno et de Copernic. Mais il faut, toutefois, ajouter que le christianisme contenait suffisamment d’éléments polycentriques hérités de la tradition européenne (notamment la Trinité, le culte de la Vierge et des Saints) pour, un jour, se réformer et se consacrer à sa seule vocation spirituelle.

Tel n’est pas le cas de la religion musulmane qui est un monisme radical fondé sur un monothéisme absolu. En cela, l’islam est strictement contraire à l’esprit de science européen car il établit la prédominance du phénomène religieux sur la société civile. En outre, il n’admet aucune contestation des soi-disant vérités édictées par le coran. Moins encore accepte-t-il l’esprit critique qui repose sur l’individualisme méthodologique. Pour cette raison, les pays musulmans n’ont jamais été producteurs de science, contrairement à ce qu’affirme la propagande orchestrée par leurs zélateurs. 

En vérité, la seule période historique – du XIIIe au XVe siècle – où les techniques des pays musulmans ont progressé est celle de la conquête des territoires de l’empire byzantin et du pillage de ses bibliothèques - ce qui fait dire aux idiots-utiles que le monde musulman a sauvé les écrits des penseurs grecs de l’antiquité…

Il faut aussi ajouter que pour atteindre ses buts de conquête, l’islam n’a jamais hésité à copier les techniques militaires des Européens à leurs dépends. L’empire ottoman allant même jusqu’à offrir des ponts d’or aux savants et ingénieurs qui se ralliaient à sa cause. Le cas de d’Orban, le concepteur de la bombarde qui permit la conquête de Byzance, demeure le plus célèbre d’entre tous. Mais, il y en eut bien d’autres.

Si l’on devait juger de la nature du totalitarisme musulman à l’aune de la production scientifique, on aboutirait à la conclusion qu’il est encore plus nocif que le communisme - c’est dire... N’en déplaise aux islamophiles de tous bords, le premier homme dans l’espace était russo-soviétique et non afro-maghrébin. Et le dernier en date est un Chinois…

            Cette digression sur les cosmonautes communistes, montre que le facteur institutionnel joue un rôle certain dans la production scientifique et que l’esprit de science est plus présent dans le socialisme à prétention ‘’scientifique’’ que dans l’islam à vocation obscurantiste.  Néanmoins, la victoire technologique des Etats-Unis sur la défunte URSS nous indique que la démocratie est le régime le plus propice à l’esprit de science. 

Pour bien comprendre l’interaction entre démocratie et esprit de science, il faut, une dernière fois, revenir à la philosophie grecque. Ce n’est pas un fruit du hasard, si les théoriciens de la démocratie sont aussi ceux de la méthode scientifique. Deux d’entre eux sont, particulièrement à distinguer. Il s’agit de Socrate et d’Aristote.

Socrate définit la valeur du philosophe et du politicien non parce qu’il sait mais par le sentiment de ce qu’il ignore encore. Il signifie, par-là, qu’il n’est pas de vérité établie une fois pour toutes. Ce qui est vrai dans le domaine politique et même scientifique est toujours relatif à un état donné de la connaissance. Au fond l’idée socratique est que toute vérité ne peut être tenue pour vraie que jusqu’au moment où l’on est en mesure de démontrer son contraire. C’est, d’ailleurs, là le fondement de l’épistémologie moderne (étymologiquement l’étude de la science). La philosophie socratique ouvre la porte à la liberté totale d’opinions, car ce qui pourrait être vrai n’étant pas encore connu, il convient de laisser toutes les idées s’exprimer pour avoir une chance de découvrir une vérité plus durable que les autres.

Aristote complète Socrate en proposant deux méthodes fondamentales pour développer l’esprit de science : la rhétorique (l’art du langage) et la logique formelle (l’art du raisonnement juste). Ces deux ‘’arts’’ sont indispensables à l’identification des erreurs de raisonnement et donc à la découverte de la vérité. Sans entrer dans les détails de la logique aristotélicienne, on en rappellera la loi cardinale pour la science et la démocratie. Cette loi est connue sous le nom de principe de non-contradiction : une chose ne peut être et ne pas être en même temps pour la même relation. Par exemple, un homme peut être vivant ou mort à deux moments différents, mais pas au même moment. Or, l’esprit de science repose sur le principe selon lequel les contradictions sont inadmissibles et doivent être éliminées. Si elles persistent la science s’effondre car il n’existe plus de connaissance exacte. La démarche scientifique consiste donc à confronter les théories à la réalité par le biais de l’expérience, et à changer de théorie s’il y a contradiction entre les résultats annoncés et les résultats obtenus.

Dans le champ politique, la démocratie est la méthode par laquelle les citoyens évaluent les programmes politiques (théories) au travers de leurs résultats. Empêcher la contestation de ces programmes et la formulation de doctrines adverses, c’est revenir à la pensée magique. C’est établir une dictature qui ne doit plus rendre compte des ses échecs (contradictions).

            Or, comme l’affirme Popper, pour une théorie l’irréfutabilité n’est pas une vertu, c’est un défaut. C’est ainsi que, bien que venant de la gauche politique, Popper a montré que le marxisme et la psychanalyse étaient hors de la science parce qu’ils prétendent rendre compte de tous les phénomènes se produisant dans leur champ d’attribution. Quoi qu’il en soit, on retiendra que la démocratie est soutenue par l’esprit de science. L’un va de pair avec l’autre. C’est pour cette raison que la caste médiatico-politique qui nous dirige tente, dans sa volonté d’établir la dictature, de supprimer l’esprit de science.

            Comment procède t-elle ? D’abord en tuant dans l’œuf la formation d’esprits critiques par le nivellement de l’éducation[v]. Ensuite en remplaçant les normes juridiques par des tabous d’ordre magique. En règle générale, ces tabous s’attaquent à toutes les idées qui mettraient en péril les doctrines gauchistes et leur pouvoir de nuisance intellectuelle.

Aussi, ces tabous ont pour objet toutes les théories relatives aux processus de sélection naturelles car elles prouvent scientifiquement l’absence d’égalité en ce bas-monde. Ils visent particulièrement trois domaines du savoir : la génétique, l’éthologie et l’économie.

            Au sein de ces tabous, il en est un central – c’est pour cela qu’on l’a choisi - car il repose sur la politique d’immigration mise en place pour évincer les électeurs de souche récalcitrants à la dictature. Il peut s’énoncer comme suit : « les races n’existent pas ».

Le fait n’est pas tant, ici, de savoir si elles existent intrinsèquement mais de savoir à quoi aboutirait l’énoncé inverse. Si les races existent, on pourrait imaginer qu’il y a une spécialisation génétique des groupes humains imprimée par les lois de l’évolution. Qu’il en découle des comportements sociaux spécifiques. Un peu à l’image de la gente canine pour laquelle les pitbulls sont réputés plus dangereux que les bassets… Mais, une telle conclusion conduirait à sélectionner les immigrants sur la base objective de leur performance sociale. A établir des hiérarchies…

C’est ce que la nomenklatura ne peut, en aucun cas, accepter sous peine de perdre son pouvoir de redistribution de nos impôts en faveur d’immigrés inaptes à l’indépendance économique dans une société complexe.

            Ce qu’il y a de plus extraordinaire, dans ce tabou, c’est qu’il soit désormais consacré par des lois prétendument antiracistes. Or, si la non-existence des races était une loi de la nature, elle s’imposerait à nous sans qu’il soit utile de légiférer. S’il est besoin de légiférer dans ce domaine, c’est qu’on est confronté à des règles normatives et subjectives. Certes on peut soutenir qu’elles sont bonnes ou désirables, mais en aucune manière qu’elles soient vraies ou fausses puisqu’elles ne constatent pas un phénomène qui s’impose de soi mais dictent une règle de conduite. Or, et c’est là l’essentiel, ces lois interdisent leur contestation sous peine de poursuites judiciaires. Elles enferment donc la société dans un cercle magique qui est d’essence totalitaire.

            Inévitablement, ces normes irréfutables vont bloquer l’évolution scientifique et conduire au dépérissement de notre civilisation. Popper le dit clairement,  pour progresser les théories ont besoin d’un processus de sélection darwinien où les théories caduques, invalidées par les tests, sont remplacées par des théories vraisemblables. Il ajoute aussi qu’une société où la critique n’est plus possible est vouée à la médiocrité : «  Le secret de la supériorité intellectuelle [est] l’esprit critique, l’indépendance d’esprit, il en résulte des difficultés insurmontables pour toute forme d’autoritarisme, car l’autoritarisme choisit en règle générale des êtres dociles et malléables et, par conséquent, des médiocres. Il ne peut admettre que ceux qui ont le courage intellectuel de contester son pouvoir puisse être les meilleurs »[vi].

            On appréciera la valeur de ces jugements appliqués à la vie politique de notre pays. Et c’est un fait que dans le domaine des races humaines, le déclin scientifique de l’Europe occidentale a déjà commencé. La dictature des idées, à ce sujet, empêche non seulement la reconnaissance d’un phénomène que l’on peut constater à l’œil nu - notamment lors d’une finale olympique du 100 mètres -, mais aussi la recherche fondamentale dans le traitement de maladies propres à certains groupes humains ou dans la chimie cosmétique. L’enfer ethnique se pave, ainsi, des meilleures intentions multiculturelles.

            Les Etats-Unis qui ne souffrent pas de cet interdit financent, pour leur part, la recherche d’armes biologiques raciales et n’hésitent pas à afficher l’appartenance ethnique de leurs citoyens sur leurs actes d’état civil. Tout récemment, les laboratoires de leurs multinationales, Procter et Gamble pour ne pas la nommer, ont découvert que la structure moléculaire de la peau et des cheveux variait considérablement d’une race à une autre et qu’ils réagissaient différemment à certaines substances chimiques. Conséquemment, ils ont lancé une ligne de produits « ethniques » déjà source d’immenses profits.           

Décidément, l’obscurantisme n’enrichit pas son homme et ruine sûrement les civilisations. Et, en attendant que Louis Michel, nous demande de croire que la terre est plate pour complaire aux adeptes du coran, nous nous continuerons à être les empêcheurs du système de tourner en rond.

 



[i] Il n’existe pas, en effet, deux patrimoines génétiques identiques (à l’exception des clones et des vrais jumeaux), même si on note des constantes au sein des groupes raciaux.

[ii] L’analyse par ordinateur de des formes gravées sur les bijoux celtes prouve que les projections utilisées faisaient appel à des systèmes géométriques d’une rare complexité.

[iii] Un phénomène en tous points semblables a été observé à Rome. L’empire, après Auguste, conduit au lent déclin des techniques romaines. 

[iv] Elle a moins progressé dans ces 10 siècles que sous le seul siècle de Périclès.

[v] On a déjà souligné, dans ces colonnes, que la suppression de l’enseignement de la rhétorique et de la logique n’était pas un acte politiquement gratuit. Faute d’esprit critique on vit dans la confusion. On ne peut plus déceler les erreurs d’autrui.

[vi] Karl Popper,  La société ouverte et ses ennemis, Tome 1, Seuil, Paris, pp. 110-111.

 

(Bastion n°75 de novembre 2003)

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