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STOP A LA déglingue de l'armée Belge !

 

Depuis que je suis entré à l’Ecole Royale Militaire en 1973, je n’entends parler que de réductions d’effectifs, de coupes dans les budgets, d’économies.

En 1940, l’armée belge comptait 650.000 hommes et 22 divisions d’armée. En 1973, nous n’avions déjà plus qu’un corps d’armée à deux divisions et un régiment para-commando.

Aujourd’hui, la « composante » terrestre se réduit à deux brigades d’infanterie mécanisée et une brigade para-commando en voie de dissolution. Les unités sont squelettiques, et partiellement « sur parc ». Les autres « composantes » sont à l’avenant.

Malgré une fusion des états-majors, l’effectif administratif a augmenté, suivant le principe qu’à chaque restructuration on découvre de nouveaux besoins administratifs. En quelque sorte une application des lois de Parkinson1

Le nombre d’officiers supérieurs et surtout généraux n’a pas décru en fonction des effectifs. Au contraire, on a créé récemment le grade de général d’armée (quatre étoiles) qui n’a jamais existé en Belgique, alors que nous n’avons même plus une division !

Bref, les politiques achètent la collaboration des officiers en leur offrant des avantages: l’ABL est devenue une armée mexicaine.

Quand on visite les unités, on ne peut que constater le désastre. Des effectifs réduits à l’extrême, une moyenne d’âge beaucoup trop élevée, une condition physique insuffisante, des moyens insignifiants, une formation approximative… Il est vrai qu’ à l’exception de feu le ministre Charles Poswick, on a connu des ministres plus calamiteux les uns que les autres. Plusieurs n’ont d’ailleurs jamais eu aucune notion de la chose militaire.

Le pompon est sans doute détenu par le sinistre fléau actuellement en fonction. Ce dernier ne voit l’armée que comme un organisme humanitaire chargé de s’occuper des jeunes délinquants, des réfugiés, des gens du voyage ou encore de former un chat humain au profit de Philippe Geluck...

L’armée est devenue une « entreprise » qui sert à tout, sauf à la défense.

On recrute à l’armée. Mais on recrute dorénavant des étrangers! Européens pour le moment, mais sans doute très bientôt extra-européens.

Si beaucoup de militaires restent conscients des défis du futur, si l’on évoque la possibilité d’un conflit de civilisation dans certains exercices, si beaucoup de militaires ont conservé l’esprit patriotique, le commandement et surtout le ministre ont la tête ailleurs.

Les grandes chimères du temps présent monopolisent le sommet de l’armée.

Et en particulier l’égalitarisme. C’est la raison pour laquelle nos para-commandos dérangent. Un bon socialiste ne peut accepter l’existence d’une élite. Il faut niveler par le bas, réduire tout le monde au niveau du troufion ventripotent et rigolard dont notre ministre incarne si bien l’image. Il ne lui viendrait jamais à l’idée de pousser le simple plouc à se dépasser...

Comme de plus, on a jadis accusé nos para-commandos de « racisme » – crime suprême – il faut les supprimer. On mélange d’abord les brevetés avec les PSL2 et les non-brevetés, on supprime l’état-major de brigade, et on termine par un melting-pot égalitariste.

Nos paras se seraient mal comportés en Somalie? Légende! Que faire quand on est dans un environnement réellement hostile et que des gamins viennent vous harceler et chaparder? Des gamins qui peuvent dissimuler une grenade… Que faire quand on ne parle pas un mot de leur langue et qu’il faut les éloigner? Que faire, sinon leur faire suffisamment peur pour qu’ils ne reviennent jamais? On voit que nos planqués n’ont jamais été en opération !

Et pour cela, on va supprimer le seul outil qui nous permettait d’intervenir loin et rapidement sur le terrain. La seule unité assez souple et motivée que pour agir dans les contextes les plus imprévus et les plus difficiles.

Il est vrai qu’à l’armée on préfère maintenant les CIMIC3, les assistants sociaux et les « personnes de confiance » !

Et quand nous aurons besoin d’une véritable armée – ce qui ne saurait tarder –, il sera trop tard. On trouvera encore des politiciens pour dire: « c’est la faute aux militaires…! »  

F.X.Robert

Communiqué de presse

1. Cyril Northcote Parkinson, (1909-1993), historien et officier britannique à la base de lois sur les organisations présentées avec un humour typiquement britannique.

2. Pour les Services Légers: ceux qui ont échoué dans la formation para-commando.

3. Coopération civilo-militaire

 

 

(Bastion n°79 de mars 2004)

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